Si je dois parler en tant que personne, je dirais que j'ai détesté ce Saint Laurent car il s'intéresse à un univers selon moi ridicule : la haute couture. Je pourrais donc facilement dire que c'est la raison principale du pourquoi je n'ai pas du tout apprécié le nouveau film de Bertrand Bonello, mais ça serait trop simple.
Ce qui fait de Saint Laurent un désastre sur 2h30 est tout simplement son sujet lui-même : Yves Saint Laurent. Antipathique, mégalo, vaniteux & égocentrique sont seulement une partie des adjectifs qui le définisse, à tel point qu'il devient impossible, et cela très rapidement, de ressentir ne serait-ce qu'un peu d'empathie pour ce personnage. Gaspard Ulliel est peut-être transfiguré, ça ne change rien au fait qu'il est irritant, et que l'entendre philosopher seul comme le dernier des idiots provoque un effet de répulsion immédiat.
Saint Laurent est un film qui ne sait pas où il va, et qui ne sait pas quoi raconter. Construit comme une sorte de labyrinthe sans le moindre sens, le film se prend tout seul les pieds dans le tapis pour ramper péniblement jusqu'à la fin. Et même quand cette supposée fin arrive finalement, celui-ci ne semble pas vouloir nous laisser partir en furie de la salle. Entre des personnages effacés, un montage d'une lenteur absolue et une réalisation des plus plates (ne pas réussir à habiller ou colorer son image dans un film sur la mode est un comble), le film de Bertrand Bonello énerve, ennuie et choque même, quand il traite ses séquences dramatiques avec désinvolture et ironie (la longue séquence du chien en est un exemple frappant).
Un navet interminable qui ne mérite pas notre attention, obscène et détestable. A la poubelle.