Apre, austère, glacial, ce film de plaidoirie, ne cherche pas la réalité, mais est assurément à la recherche d'un style. Diop est sûr les traces d'un Bresson. Elle plaque sa caméra fixe et laisse résonner les mots d'une accusée en nous, pour générer sa tension, tout en nous laissant entendre que nous sommes au théâtre et que ces mots ne sont qu'un masque sur une réalité qui se dérobe, pareil aux paroles de l'accusée face aux silences de la romancière. Reste que Saint Omer est encore trop proche d'une réalité documentaire pour permettre au spectateur de se projeter dans un film d'auteur.