Somnifère
Adapté du roman "Demi-dieux et semi-diables", ce wuxia moderne dirigé (et interprété) par Donnie Yen souffre de nombreux faux-pas rythmiques, comme on pourrait s'en douter quand on tente l'adaptation...
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le 25 janv. 2023
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Malgré toute l’admiration que j’ai pour Donnie Yen, je dois admettre que son nouveau film est un objet tellement déséquilibré et inabouti qu’il ferait mieux de se contenter de sa carrière d’acteur. SAKRA manque de souffle, de tension, d’une qualité d’écriture qui donne de l’épaisseur aux personnages, de vrais enjeux politiques comme personnels au héros comme aux personnages secondaires. C’est d’ailleurs le gros point faible du film : les personnages. Donnie Yen (59 ans) essaie de nous faire croire qu’il en a 20 de moins avec un maquillage visible et parfois malheureux, des mouvements faciaux sensés montrer le dynamisme du héros mais finalement désastreux. De plus, les personnages féminins sont écrits comme ce n’est plus permis : la jeune femme (à peine 30 ans) sauvée mais aussi blessée par le héros qui tombe follement amoureuse de lui (alors qu’on s’attend à un twist comme quoi ce serait sa fille), la méchante femme qui manigance derrière le dos des hommes et n’a de valeur que sa beauté (sa mort en sera très ridicule), un duo mère-fille incompréhensible qui arrive aux deux tiers du film.
Le sort réservé aux personnages masculins n’est guère mieux : interchangeables, parfois impossible de reconnaitre qui est qui, qui soutient qui, qui est déjà mort, leurs motivations… Il faut aussi noter la médiocrité de l’image dans plusieurs scènes – les séquences à cheval, les séquences dans la nature, les plans larges – ou tout simplement la laideur des décors et des cascades numériques auxquelles on ne croit malheureusement plus (ces sauts gigantesques absolument impardonnables). Je ne parlerai pas des dernières minutes du film, là aussi confuses comme rarement. Néanmoins, lorsque les hommes ne voltigent pas sur du fond vert, il faut reconnaitre que les combats à l’épée sont rondement menés, les scènes de bataille nerveuses et époustouflantes, quelques enjeux naissent dans certaines scènes et apportent une ampleur pas négligeable (le bannissement, la quête d’identité, des rebondissements malins). Certains décors et costumes sont aussi somptueux. Cela n’empêche pourtant pas le film d’être une vraie déception.
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Créée
le 8 juin 2023
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