Sakuya, The Slayer of Demons (2001) - さくや 妖怪伝 / 88min
Réalisateur : Tomo'o Haraguchi
Acteurs principaux : Nozomi Ando - 安藤希 ; Kyusaku Shimada - 嶋田久作 ; Keiko Matsuzaka - 松坂慶子.
Mots-clefs : Japon – Samouraiko – Monstres.
Le pitch :
En 1707 la cupidité et la corruption des hommes a réveillé la démone Muramasa qui dormait au cœur du Mont Fuji. Sakuya est la dernière héritière d’un clan de samouraï possesseur d’un Katana magique tueur de démons. Flanquée de son frère adoptif, un petit Kapa, elle part sauver le monde de l’irruption imminente de hordes démoniaques.
Première impression :
Il y a quelques jours, j’ai mis la main sur un gros lot de VCD tout droit venus du Hong-Kong des années 90-2000. Pour ceux qui ne connaissent pas, le VCD ou Vidéo CD, c’est plus ou moins une sorte de divX qui se vendait beaucoup en Asie alors que le DVD était encore assez cher. Il m’aura fallu quatre mois de patience et de tractations avec le pire vendeur du monde (« ouai non, vous parlez trop), mais j’ai fini par arracher ce lot de 120/150 films sans avoir la moindre idée de ce que j’achetais (« tu verras la liste après avoir payé, mon ami. »). Bref un bon gros pari dont je découvre encore les gains au fur et à mesure que je fouille dans les pochettes. Et ce soir, au milieu des films de triades, des films d’horreur et des comédies potaches (et érotiques) hongkongaises, deux galettes japonaises brillaient de mille feux avec ce titre : Sakuya The Slayer of Demons. Et je vous le dis les amis, ce film a tout pour devenir culte.
Une fois le CD dans le lecteur, il devient vite clair qu’il n’y a pas piste japonaise. J’ai le choix entre du mandarin dans le baffle gauche, et du cantonnais à droite. Je bascule en mono pour n’avoir qu’une langue, et je plisse les yeux sur les sous-titres blancs-crades en anglais et mandarin. Finalement l’image est acceptable, c’est pas pire que les VHS et comme le film tient sur deux galettes, l’image est moins compressée que sur mes divX d’antant. Bref, le film se lance et la jeune et jolie Sakuya (Nozomi Ando) part sur les chemins pour démouler du démon, ce qui est rapidement chose faite puisque dès la première auberge Sakuya se doit d’émonder une femme-chat aux griffes acérées et offrir une coupe de cheveux gratuite à un marionnettiste de l’enfer (qui change les femmes en poupée).
Vous avez compris, le film fait pause, combat, combat, pause, combat scintillant, héroïne en difficulté sauvée par un pote/petite frère, pause émotionnelle, chansonnette au bord d’un lac avant de s’attaquer au boss de fin qui une fois morte se transforme en boss géante. C’est cheap, c’est blindé de costumes moisis très drôles, ça abuse des éclairs, des flammes et des poses badasses, mais alors quelle récréation ! Sakuya, The Slayer of Demons, est un peu la demi-sœur cachée de Azumi (Ryūhei Kitamura - 2003) et de la série animée Saiyuki (2000, Kazuya Minekura). Comparé à Azumi, le film est un peu moins bien joué, un poil plus cheap aussi, mais il est beaucoup, beaucoup mieux rythmé. Avec seulement 88 minutes, le film ressemble à un shonen live bien ficelé dans lequel on n’a pas le temps de s’ennuyer. L’histoire est simple mais complète, les personnages peu nombreux mais suffisamment archétypaux pour faire le boulot et alléger le cigare stressé par la crise du moment.
Sakuya, The Slayer of Demons porte en lui toute la folie du Japon des années 90/2000 et est réalisé par un spécialiste du film de série Z, Tomo'o Haraguchi qui est tellement inconnu que je n’ai pas réussi à trouver son nom en kanji. Par contre, le compositeur de la musique en dira plus aux inconditionnels du Japon puisqu’elle est composée par Kenji Kawai (Ghost in the Shell, Ring, Ip -Man, Detective Dee…) même si elle m’est moins restée en tête que le générique de fin chanté par Chiaki, dont j’ai confondu la voix nasillarde avec celle de la chanteuse de Judy and Mary. Côté acteur, rien de folichon, la plupart sont des acteurs qui ont enchainés les petits rôles.
Pour conclure, nonobstant une qualité d’image très moyenne et un audio en mandarin, j’ai passé un super moment devant Sakuya, The Slayer of Demons puisque le film m’a rappelé tout un tas de choses que j’avais adoré adolescent dans le foutraque de la production japonaise. Bien entendu, il ne s’agit pas d’un grand film de festival et encore moins d’un chef d’œuvre visuel, mais ce n’est pas du tout ce qu’on lui demande. J’ai vraiment un faible pour ces productions de films SF/Fantastiques un peu crado. Si vous souhaitez voir le film (et certainement en meilleure qualité qu’en VCD), sachez qu’il y a longtemps la super team de Fansub Calorifix l’avait sous-titrée en français. Le fichier existe donc probablement dans les limbes d’internet. Quel pied ce fut !