Il existe des films comme Salo ou les 120 journées de Sodome, qui justifient à eux seuls la question de l’analyse : quelle est l’intention de l’auteur, s’agit-il d’un film appréciable ? Des questions que le spectateur est susceptible de se poser, tant l’œuvre de Pasolini reste aujourd’hui un traumatisme de cinéphile. Salo pose la question de l’appréciation de l’Art dans sa représentation de la cruauté humaine, ici poussée à l’extrême, et adaptée de l’écrit du Marquis de Sade entre 1782 et 1785 sur le sado-masochisme. On y retrouve la même trame scénaristique, puisqu’il s’agit de suivre les 120 journées de quatre maîtres qui assouvissent leurs désirs et fantasmes les plus vils. La différence étant qu’avec Salo, le récit se passe pendant la période du fascisme italien, entre 1943 et 1945, où le Duce Mussolini régnait encore avec sa république sociale « Salo ».


Ainsi, le film évoque les exactions de cette milice proclamée par le Duce après la libération du pays par les Nazis, dans la ville de Marzabotto, entre viols, coprophagie, torture physique et psychologique assénée sur ces huit victimes enlevées par les fascistes. Salo n’est donc pas un film appréciable au sens propre du terme, puisqu’il s’agit d’une œuvre terrifiante sur la monstruosité de l’homme, abusant de son pouvoir hiérarchique, pour assouvir ses obsessions les plus perverses. Le long-métrage de Pasolini pose ainsi la question suivante : si le spectateur ne peut prendre plaisir à regarder ces horreurs, n’est-ce pas la terreur suscitée à son encontre qui fait de ce film, un long-métrage abouti ?


Critique disponible en intégralité : https://cestquoilecinema.fr/analyse-salo-ou-les-120-journees-de-sodome-1975-lautel-fasciste/

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le 19 juil. 2021

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William Carlier

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