Considéré comme le film le plus choquant de l'histoire du cinéma, "Salo O Le 120 Giornate Di Sodoma" est inspiré de l'oeuvre inachevée du Marquis de Sade : "Les 120 Journées De Sodome", sulfureux et surestimé auteur français du XVIIIème siècle mort à l'asile d'aliénés de Saint-Maurice (94) où je suis né.
Dernier film de Pasolini, assassiné en Novembre 1975, "Salò" (1976) est un déluge de coprophilie et de scatophagisme, de golden shower, de viols par sodomie sur mineur(e)s, d'aliénation, de séquestrations, de tortures psychologiques et physiques, de meurtres...
Sous couvert de prétextes politico-intellectuelles dénonçant le fascisme et le consumérisme, PPP délivre un film très théâtralisé lors duquel 9 jeunes éphèbes et 9 jeunes jouvencelles sont livrés à quelques notables du pouvoir fasciste italien, désireux de leur faire subir leurs phantasmes les plus sordides.
La quasi totalité du film se déroule dans une immense pièce d'une demeure cossue où sont réunis les 18 otages (quasiment toujours nus et velus) et leurs tortionnaires écoutant les anecdotes porno-crades d'une vieille maquerelle, officiant comme maitresse de cérémonie.
Chacun de ses délires introduit les humiliations que subiront les proies. Sans verser dans une pornographie crue, quelques victimes se font sodomiser par des chibres monstrueux érigés en ombre. Du caca (boudin ou chocolat) est servi aux convives, contraints de tout ingurgiter avec une petite cuillère en argent itou pour l'étron fraichement déposé dans le pot de chambre. Une innocente est contrainte d'uriner sur le visage d'un de ses tarés de tortionnaires...
Le séjour se termine en une séquence gore dans la cour de la maison où les jeunes gens subissent énucléations, brûlures au fer rouge sur les tétons et les parties génitales, pendaisons, scalps, sodomies post-mortem...
Loin des considérations philosophiques, poétiques et intellectuelles que peut susciter ou évoquer "Salo" chez certains et loin d'être offusqué par son contenu, je ne l'ai pas du tout aimé et le considère comme un absurde délire phantasmagorique de son auteur.
Certes, près de 40 ans après, le film dérange plus qu'il ne choque, bâti sur sa débordante légende scatologique (déjà exploitée par Divine et sa véritable crotte via "Pink Flamingos" de John Waters 4 ans auparavant).
D'un point de vue technique, la réalisation de Pasolini (dont j'ignore tout de la carrière) est académique, les tortionnaires surjouent, les victimes et les figurants sont aux portes de l'amateurisme.