Percutante et poignante mise à mal du rêve Américain
Après quelques films mineurs mais surtout des scénarios remarqués (Scarface, Midnight Express...) Oliver Stone percera enfin comme metteur en scène avec "Salvador", chronique d'un journaliste raté pendant la guerre civile au Salvador.
Mais notamment au début de sa carrière, il s'attaque énormément aux dérives dangereuses de son pays (d'ailleurs il a lui même participé à la guerre du Vietnam) et "Salvador" est ouvertement de gauche et clairement une attaque envers le soutien des États-Unis aux régimes fascistes et notamment ici au Salvador. Mais il ne s'arrête pas à la simple critique, il donne une dimension dramatique, puissante et poignante à son film que ce soit à travers le portrait de ce journaliste, ses dilemmes et ses sentiments ou à travers cette façon de nous immergé dans cette jungle humaine où on navigue entre dégout et horreur où la face cachée du rêve Américain et de la propagande de ces derniers apparait clairement. Il donne une atmosphère adéquat régnant le long du film qui devient prenante. Et sa réalisation est déjà à l'image de ces futurs grandes œuvres notamment lorsqu'elle est caméra à l'épaule. James Wood est formidable dans le rôle principal et donne de l'intensité et de la puissance à son personnage, tout comme James Bellushi ou John Savage en second rôle.
C'est très fort ce que fait Oliver Stone dans le premier film de son âge d'or d'une dizaine d'année où il règnera en maitre dans le cinéma contestataire et virulent envers les USA. Ce voyage en enfer est superbe, un grand film, captivant, réaliste, intelligent cruel et poignant.