En parallèle de Sputnik, très chouette et très malin film de SF russe débutant sur un incident farfelu arrivé lors d'un vol spatial habité en 1983, voici donc SALYUT-7 qui se déroule lui deux ans plus tard, en 1985, et relate cette fois ci l'exploit véridique de deux cosmonautes parvenus à réparer la station orbitale soviétique partie en cacahuète après qu'un problème électrique l'ait faite entièrement disjoncter, risquant ainsi qu'elle s'écrase quelque part, au hasard, sur Terre. De manière assez folklo, le film de Kim Chipenko prend de sacré distance avec la véritable histoire, il s’agit de dramatiser à l’extrême cet épisode afin de tricoter une ode au courage et à la débrouillardise des héros de l’URSS, quitte à raconter (un peu) n’importe quoi. On ne leur en tiendra pas plus rigueur que ça, le cinéma américain étant spécialiste du genre. Bref, deux cosmonautes, deux femmes éplorées laissées sur le plancher des vaches et une salle de contrôle en ébullition pour un film catastrophe en apesanteur, soit à peu prêt toute ma came. Des gens qui marchent dans des couloirs avec des dossiers sous le bras, des chemises trempées par la sueur, des militaires obtus et va t’en guerre et surtout la virtuosité du réalisateur et de son équipe pour filmer deux gars qui flottent dans un habitacle à peine plus grand qu’un appart parisien... C’est à ce niveau que le film est vraiment intéressant et qu’il dépasse un peu le cadre étriqué de son sujet. Les passages entre prises de vue réelles et images de synthèses sont vraiment réussies et les mouvements de caméra compliqués mettent en valeur avec pas mal de réussite les prestations des acteurs qui pendouillent au bout de leurs câbles. Les sorties dans l’espace sont chouettes et le réal s’appuie dès que possible sur des vues de la Terre dantesques, des images attendues mais rudement efficaces et qui me rendent franchement plus jouasse que les films traitant de l’espace que les USA ont récemment produit, des films peine à jouir où la conquête spaciale n’est plus une excuse au rêve mais le récit de gens souffrant d’un trauma osef et ramenant l’exaltation de ces voyages à celui d’un aller retour Paris Valencienne. Je parle bien sûr du tristosse Gravity ou de ces horreurs que sont, pour moi, ces trucs qui bandent mou et cons comme la lune comme Ad Astra ou First Man). Bien sûr, Salyut 7 n’est pas ultra exaltant et c’est pas le chef d’oeuvre de l’année. Mais perso je marche à fond et jamais le film me balance des aneries qui me sortent de son intrigue à coups de pompes dans le cul. Ca change… Je lui donnerai pas une note au dessus de #14-0740 mais oui, j’ai passé un très (très) bon moment !