L'un des Kim Ki-duk les plus classiques dans sa mise en scène, dans laquelle le réalisateur brille moins qu'à l'accoutumée, frisant parfois le cliché.
L'oralité est étrangement de mise, les plans moins contemplatifs, avec moins de non-dits.
Si une fois de plus la prostitution, la mort, le suicide, la rédemption, la recherche d'un ailleurs et la noirceur morale de la ville n'étaient pas abordés, on pourrait douter qu'il s'agisse bien d'un kkd (j'ai d'ailleurs revérifié la jaquette au bout de 3 minutes de film...). Alors qu'on est habitué à un discours subversif, il est ici très tendancieux, ce qui est toujours plus intéressant car plus personnel.
Le réalisateur vise avant tout l'adolescence coréenne de notre époque et sa prostitution (la prostitution de notre époque, pas des adolescentes coréennes... même si c'est vrai qu'elles sont presque toutes prostituées chez kkd)..
La construction du film et des scènes suit une logique implacable et très épurée. Certains passages du scénario peuvent sembler tirés par les cheveux, peu crédibles tant les circonstances coïncident dans une optique symbolique, mais l'intérêt du film ne réside pas dans son réalisme mais son idée générale.
Bref, c'est pas une ambiance American Pie ou Spring Breakers, et c'est pas le meilleur Kim ki duk mais ça se regarde.
Pas immersif pour un sous, il y a de bonnes idées dans certaines scènes. Trop classique.