Sami, une jeunesse en Laponie, débute avec une vieille femme et son fils en route pour l'enterrement de la soeur de la première, au nord de la Suède. Le film est ensuite un immense flashback qui raconte comment une adolescente samie, appartenant au peuple aborigène du grand nord qui se répartit entre Norvège, Suède, Finlande et Russie, a fui sa communauté, honteuse de ses origines, au sein d'un peuple considéré par les suédois comme des "bêtes de cirque." Le premier film d'Amanda Kernell s'attache moins à décrire les coutumes des autochtones qu'à montrer le désir d'émancipation aveugle d'une jeune fille qui renie ses racines et essaie de s'intégrer à une société qui l'ostracise, la rabaisse et l'humilie en ces années 30 où le concept de race pure ne se limite pas qu'à l'Allemagne. Un peu trop sage dans sa mise en forme, le film n'en est pas moins d'une violence extrême dans ce que la réalisatrice appelle le 'colonialisme intérieur.", assez proche de ce que les indiens ont vécu (vivent) en Amérique. Malgré de grandes qualités, d'interprétation notamment, Sami, une jeunesse en Laponie, frustre par son absence d'explications concernant la vie qu'a mené cette femme après son adolescence. Quelle existence a t-elle eu en s'éloignant des siens et en la construisant au milieu du peuple oppresseur ? Cela, le long-métrage n''en dit rien et nous laisse le soin de l'imaginer.