Cecil B. DeMille, ce nom rime souvent avec un grand spectacle boursouflé et indigeste, l'équivalent peut-être de ce que serait Zack Snyder aujourd'hui. C'est faire injure à un cinéaste talentueux qui a signé de belles réussites. Samson et Dalila est un film surprenant. On s'imagine qu'on va avoir un péplum emphatique qui amusera vaguement, et on se retrouve avec un récit rythmé et passionnant.
Cela, c'est grâce à pas mal de choses : le scénario d'abord, qui est malin et joliment ficelé. Les décors et les costumes, avec la grande Edith Head en tête de liste. C'est kitsch bien sûr, mais c'est superbe. La musique, belle sans emphase, une vraie réussite. Les acteurs enfin, le charismatique Victor Mature et la trop séduisante Hedy Lamarr, mais aussi un impeccable George Sanders campant un satrape philistin conscient de tomber dans le piège qu'il tend à Samson.
Avec tous ces avantages, Samson et Dalila est donc un péplum de qualité, un grand spectacle hollywoodien certes, mais qui n'oublie pas que sous le luxe d'un immense budget, on doit trouver avant tout un film qui tient la route. Et grâce à cela, il n'a pas vraiment vieilli.