So what ??
Très esthétique (monastère italien de Gobbio, chœurs laïques ou religieux), mais confus, très confus... Le film se déroule sur deux époques (renaissance, puis actuelle avec un bref retour à la...
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le 11 oct. 2015
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J’aime bien l’absurde. C’est du surréalisme, ça dépasse nos frontières. Mais il faut pas croire qu’il soit pour autant infini : il est soumis aux limites de l’interprétabilité, laquelle Bellocchio, presque 80 ans, titille par son peu de clarté.
Son âge lui donne un bel œil sur le passage des siècles, et l’on retrouve cette palpabilité du temps écoulé dans ses allers-retours entre le XVIIème et le XXIème siècle. Mais d’un bout à l’autre, quelque chose cloche. Le monastère, oui, mais surtout l’image, bellement captée et mal rendue. Les décors sont naturels mais pas propulsés dans le passé comme l’est, au moins, Pier Giorgio Bellocchio (acteur et fils du réal).
Les personnalités sont dévoilées dans une tentative de ne pas laisser transparaître une Renaissance trop pesante, pourtant c’est tout un Moyen Âge qui s’abat anachroniquement sur le spectateur innocent. À la lueur de quelques bougies, ce sont des mouvements crispés et des tourments trop simples pour avoir le droit d’être noirs qui agitent les corps. La musique commence mal mais elle finit par être juste étrange ; un chœur anglophone dans un monastère italien de la Renaissance, c’était déjà curieux, mais la version chorale de Nothing Else Matters, en guise de conclusion, achève une espèce de film baroque au goût de visite de musée.
Comme si tout cela n’était pas assez discordant, il fallait qu’il y eût une histoire de vampires, concentrée autour d’un Nosferatu misanthrope (bien interprété du reste) qui discute du monde moderne avec son dentiste. Rien de tout cela n’est foncièrement mauvais, mais c’est troublant et pas vraiment dans le bon sens du terme.
C’est un absurde qui prend racine dans le vrai, du surréel qui veut s’envoler mais qui s’attache en même temps au matérialisme aussi bien moderne que religieux – par le biais des sœurs, dont deux d’entre elles (les sœurs Perletti, alias Federica Fracassi et Alba Rohrwacher) sont comme celles de Kubrick, molles, embrigadées et influençables. Il y a le jeu entre les deux époques qui, bien que flou, demeure amusant. Mais c’est trop d’étrangeté déplacée et beaucoup de poids pour trop peu de vrai envol.
Créée
le 5 août 2019
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