Dernier film du grand Samuel Fuller, « Sans espoir de retour » n'est pas non plus son meilleur. Car si la lumière est remarquable et l'aspect très « film noir », à travers des décors fort bien exploités fait mouche, le rythme est en revanche très inégal et l'ami Samuel a en conséquent beaucoup de mal à nous captiver une heure et demie durant. Dommage car l'aspect émouvant et désespéré de la première demie-heure laissait augurer quelque chose de fort, que ce soit la relation entre Michael et Celia ou la violence avec laquelle ces derniers sont séparés. Ce même Michael n'en est pas moins un beau personnage tragique, et le dénouement, très prenant car très bien réalisé et extrêmement tendu, vient relever l’œuvre à un niveau acceptable. Sans être le chant du cygne espéré pour un réalisateur de cette trempe, « Sans espoir de retour » n'en est pas moins une conclusion très honorable, prouvant, même si ce n'est ici que par intermittences, que le bonhomme avait un sacré talent.