Roman tire-larmes de l'enfance, aux improbables fluctuations, le "Sans famille" d'Hector Malot trouve dans le film d'André Michel une adaptation plutôt réussie, c'est-à-dite concise et pas trop submergée par le pathos.
Le petit Rémi (Joël Flateau une jolie nature compensant ses lacunes de comédien par une touchante candeur) pourra-t-il retrouver sa maman, une riche et belle anglaise dont on a jadis subtilisé le nouveau-né à cause d'une sordide affaire d'héritage? On ne doute pas qu'elle seule pourrait apporter à l'enfant le secours qui compte le plus, l'affection d'une mère.
Indépendamment de sa matière romanesque, le film doit beaucoup à certains jolis numéros d'acteurs.Je pense à celui de Pierre brasseur, dans le rôle savoureux la crapule Jeroboham Driscoll; je pense au brillant second rôle de Bernard Blier, le monstrueux Garofoli dans les griffes duquel pourrait tomber Rémi. Il a aussi Simone Renant, incarnant la mère idéalisée. Et on aperçoit Roger Pierre et Jean-Marc Thibault jouer à Londres de gentils saltimbanques.
Autant de personnages dégagés des pesanteurs courantes du mélodrame. Tant mieux