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Sans filtre est une véritable comédie de sale-gosse à la fois fraîche et délirante qui ne manquera pas de jouer de mauvais tours à ses personnages tout comme cette dernière n'a pas manqué de jouer un mauvais tour à toute la sélection cannoise.


Conscient de la direction qu'il veut prendre, le film joue dès son ouverture la carte de l'irrespect comique par son aspect sarcastique très poussif de l'univers de la mode avant d'introduire son véritable sujet d'étude ; la puérilité superficielle et existentielle des gens riches.

Ruben Östlund a du talent pour se moquer, il exploite le potentiel comique de la connerie de ses personnages avec efficacité et ne cesse d'élargir ses cibles autour d'un remake luxueux de La Croisière S'amuse : ils sont riches, ont besoin de le dire, sont irresponsables, capricieux, lâches et ne semblent absolument rien savoir faire seuls. Sans Filtre parvient donc à jouir d'une certaine méchanceté par le caractère grotesque et l'absurdité de ses situations, même si cela présente aussi une certaine limite par le côté insupportable d'un malaise à rallonge ou par la surenchère afin de conserver l'efficacité de la blague. Néanmoins, l'utilisation habile du tempo comique sert parfaitement le propos de la dérive du comportement des gens face aux réseaux sociaux, à l'argent et face aux privilèges qui leurs sont accordés.


Honnêtement, le film aurait pu s'arrêter ainsi que cela n'aurait pas été dérangeant ; le discours est clair, les personnages sont suffisamment moqués pour que ce soit drôle et la séquence du banquet - remake trash de La Grande Bouffe - aurait suffi à constituer un bon final.

Seulement, coincé dans sa volonté de toujours dépasser les limites et d'utiliser ses personnages comme pure chair à canon, le nouveau chapitre que tente d'écrire le cinéaste paraît plus confus dans ses actions alors que le propos reste tout aussi intéressant ; mettre à mal le petit confort des riches afin que les classes sociales se confrontent dans un environnement neutre (à l'image d'une pièce de Marivaux). Cette confusion est causée par le fait de ne traiter le propos qu'en surface pour ne finalement qu'être qu'un nouvel enchaînement de blagues insistant sur l'immoralité de ses personnages, à la limite d'un caprice rhétorique.


Malgré sa surcharge humoristique parfois dérangeante, Östlund tient surtout avec Sans Filtre la promesse d'offrir une comédie plaisante, remplie de sarcasmes et de provocations, où le spectateur peut rire ouvertement du malheur des autres sans avoir une once de honte.

Luca-hiersDuCinema
7

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Créée

le 12 avr. 2023

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