Flingué de toutes parts pour avoir gâché un beau sujet, ce n'est pourtant nullement comme cela que j'ai ressenti « Beyond Borders ». Bien sûr il est assez hollywoodien dans son traitement, et Martin Campbell a parfois tendance à en faire un peu trop niveau émotions. Mais je ne lui en tiens pas rigueur tant l'oeuvre est faite avec sincérité, coeur et pas le moins important : talent. Car malgré son léger manque de subtilité (et encore, on a vu bien pire!), le film a le grand mérite d'être clair, souvent fluide et réaliste, le réalisateur n'édulcorant jamais son propos pour laisser au contraire la place à plusieurs scènes dures. De plus, j'ai adhéré à cette narration parfois éclatée, qui permet de mieux élargir le propos et surtout de creuser ses personnages, celui de Sarah en tête. Angelina Jolie, logiquement très impliquée dans le projet, livre à ce titre une de ses meilleures prestations, face à un Clive Owen sérieux mais peu expressif. Le résultat est fort honorable et a en plus le mérite de ne pas se conclure sur un happy end attendu : un bon film, tout simplement.