Avec son pitch et son héros qui semble perdre la tête, « Sans identité » m’as bien sur fait penser à « Ouvre les yeux », certaines séquences et personnages sont assez similaires d’ailleurs. Gina aide Martin tout comme le psy Antonio aide César dans « Ouvre les yeux » et toutes les explications seront données par un type dans un parking en hauteur, faisant penser au final plein de révélation d’« Ouvre les yeux » sur le toit de la Torre Picasso.
« Sans identité » est de toute façon très européen : adapté d’un livre écrit par un belge (Didier Van Cauwelaert), tourné à Berlin, réalisé par un espagnol (Jaume Collet-Saura) et incarné principalement par un acteur irlandais (Liam Neeson) et une actrice allemande (Diane Krüger).
Et au-delà de la quête d’identité et de souvenirs, « Sans identité » repose surtout sur un duo très atypique : ce chercheur américain visiblement blindé de thunes, venant de la haute société avec une jeune femme bosniaque, immigrée illégalement, enchaînant les petits boulots.
Gina contraste totalement avec Liz, la femme de Martin qui est d’une beauté pulpeuse, blonde, corps de rêve (comme on l’aperçoit avec une robe ultra-décolleté dans le final), maquillée.
Gina est une jeune femme très naturelle, banale, s’attachant vulgairement les cheveux, pas vraiment sexy (sauf dans une scène où elle porte un débardeur sans soutif), un côté garçon manqué.
Liz serait peut être « la femme fatale » de ce genre de films, à l’instar de Nuria dans « Ouvre les yeux », Gina serait l’ange qui éclaircie la vie du héros comme Sofia dans « Ouvre les yeux ».
D’ailleurs Martin n’éprouve pas vraiment d’attirance pour Gina, il est toujours fou amoureux de sa femme qu’il cherche à retrouver pour qu’elle fournisse des explications. Gina, à un moment, on comprend qu’elle semble en pincer pour Martin : mais rien ne sera explicite entre les deux
, sauf la toute fin, sans toute fois aucun geste physique.
Le scénario de « Sans identité » élude les facilités qu’il aurait pu y avoir, ainsi dans ce genre d’histoire conspirationniste, c’est généralement le président des Etats-Unis qui est visé ou un ministre, ici, c’est un simple prince arabe engagé dans l’environnement.
Le fait que Martin soit pourchassé, piégé est assez, trop vite, clairement établi mais heureusement les explications n’arriveront qu’à la fin. En comparaison, j’ai pensé bien sur à « Flight plan » revu dernièrement où le final était vraiment trop prévisible, arrivant comme un cheveu sur la soupe et spectaculaire. « Sans identité » en fait un film plus malin, puisque le spectacle est distillé par de ponctuelles et plutôt saisissantes scènes d’actions en voiture dans les rues de Berlin en plein hiver.
Et le casting – de taré – tient la route, mais pourri avec une version française plutôt étrange.
Liam Neeson est excellent, du haut de son mètre 93, il porte bien le film, son physique assez enfantin, pour ses alors, 59 ans, lui donne une innocence parfaite pour le personnage ; Diane Krüger, une actrice que je connaissais assez peu est très bien et je la trouve vraiment mignonne, pleine d’innocence, son personnage est vraiment bien : son duo avec Liam Neeson, il est hyper attachant.
Ils ont mélangés français et allemand sur les acteurs de la région comme (s’il vous plaît), Bruno Ganz, Sebastian Koch, Karl Markovics, parfois ils parlent en allemand (c’est heureusement sous-titré) soit français avec un accent allemand, prenant des voix familières comme George Claisse qui a doublé plusieurs fois Bruno Ganz notamment dans « La chute » et Bernard Gabay qui avait déjà doublé Sebastian Koch dans « La vie des autres ».
On rajoute Frank Langella (doublé par Pierre Dourlens, impeccable) et Aidan Quinn (doublé par Bernard Lanneau, parfait) : ça fait vraiment du beau monde, plutôt bons dans leurs rôles.
Je ne révélerais pas la fin du film, je suis pas un salaud mais elle m’a fait vraiment penser à « Ouvre les yeux » alors que ce n’est pas vraiment la même chose qui arrive au personnage, mais il y a une ressemblance quand même.