Doucement, par petite touche, le film d'Andrew Haigh, en nous montrant Adam s'interroger sur sa vie, met en mouvement, par effet mimétique, l'introspection du spectateur. Immédiatement, nous devenons Adam et c'est notre existence qui nous est renvoyée à la figure, par un dialogue générationel qui ne peut pas exister. En s'amusant avec le temps, Haigh apaise les douleurs et les cicatrices impossibles à refermer, et transforme son film d'une tristesse nostalgie en un film d'une incomparable douceur. Ce dialogue apaisé avec la mort soufre néanmoins d'être un peu trop contemplatif.