Un homme vit seul dans un immeuble sur Londres mais un jour, il croise un voisin avec qui le coup de foudre va être réciproque. Ils s'aiment, mais il est assailli de visions de son passé, au point qu'il décide de retourner dans sa maison familiale où, surprise, ses parents décédés il y a quelques années sont toujours là, à l'âge où ils ont disparu.
Je ne connais pas vraiment le cinéma de Andrew Haigh, excepté 45 ans, mais il a dit avoir livré son film le plus personnel, et ce qui est avec ce genre de propos est que ça sort des tripes, voire du coeur, et il y a de quoi être très ému devant cette histoire. Qui est d'ailleurs tirée d'un roman japonais, mais que le réalisateur a adapté pour en faire quelque qui le touche, et nous aussi par la même occasion. Car le sujet n'est pas l'homosexualité, mais dans le fait qu'on rêverait de revoir nos parents pour leur dire ce que nous sommes devenus depuis notre disparition.
Andrew Scott est à ce titre excellent, car s'il est un adulte dans sa pleine maturité, on le voit redevenir un enfant devant ses parents, incarnés par Jamie Bell et Claire Foy. Si la seconde est un peu effrayée par son coming-out sur l'air du qu'en dira-t-on, le dialogue qu'il avec son père est magnifique, car c'est non seulement un modèle de tolérance mais aussi d'empathie d'un parent envers son enfant.
On voit bien que c'est un film à tout petit budget, auquel on peut rajouter Paul Mescal dans le rôle du mystérieux voisin, que le sujet pourrait être morbide, mais il se dégage une telle chaleur et une telle lumière dans cette histoire à priori triste que les derniers plans sonnent comme une grand émotion, l'instant d'une vie résumée en quelques secondes.
Comme quoi, le personnel peut donner quelque chose d'universel.