Taxi Driver
Très jolie surprise que cette longue virée en taxi dans le Paris d'après-guerre, à la suite d'une jeune passagère candide et démunie, à la recherche de son compagnon. Ce mince fil narratif en forme...
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le 21 avr. 2021
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Je découvre ce soir ce film après avoir vu une critique positive d'un de mes éclaireurs et m'être procuré le DVD ...
Le film de Jean-Paul Le Chanois date de 1951 et est assez représentatif du cinéma de juste après-guerre où les héros sont pris dans la "classe laborieuse" dont le scénario prend une tranche de vie dans une journée ordinaire qui finit par devenir extraordinaire.
Ici, c'est 24 heures de la vie d'un taxi qui prend en charge une jeune femme provinciale débarquée à la Gare de Lyon dans l'attente de son amant qui n'arrive pas. On découvrira peu à peu que ce n'est pas que son amant mais aussi le père de son enfant. Le fil rouge du film sera la recherche de cet homme d'adresse en adresse à laquelle le chauffeur de taxi, attendri par la jeune femme complètement paumée et sans un sou, se prête complaisamment.
Là, il y a deux façons de voir le film.
Si on analyse froidement les éléments du scénario, on peut aligner les (nombreuses) invraisemblances ou les approximations voire même des longueurs qui n'apportent rien et conclure que le film ne tient pas la route et les personnages ne sont pas trop crédibles.
Maintenant, si on accepte de se laisser embarquer dans cette quête lyrique où le cinéaste se complait à montrer que Paris est une très grande ville mais qui est composée d'une myriade de gens qui ont une âme et un cœur, alors on oublie les invraisemblances ou les approximations et on suit avec fébrilité cette succession de situations en se demandant comment cela finira.
La jeune femme n'a pas assez d'argent pour payer le taxi ? Qu'à cela ne tienne, celui qu'elle veut retrouver paiera bien la différence.
Elle ne connait pas Paris ? Qu''à cela ne tienne, le taxi se colle derrière un bus pleins de touristes de sorte à écouter le guide raconter n'importe quoi (que le Louvre fut l'ancien siège du ministère des finances ...). Elle ne peut pas profiter du spectacle ? Qu'à cela ne tienne, il suffit de décapoter le taxi. On passe d'une adresse à l'autre, d'un lieu de travail (la rédaction d'un journal) à un autre (un cabaret à Saint-Germain des Près où comme par hasard on voit chanter Juliette Gréco très en faveur à cette époque).
Et quand pour finir, rien ne va plus car on n'a toujours pas trouvé l'huluberlu qui semble insaisissable alors que tout le monde semble l'avoir vu l'instant d'avant, c'est carrément tous les collègues du taxi qui sont mis à contribution.
Ce que je retiens du film, c'est l'immarcescible optimisme du cinéaste où il y a toujours une solution à toutes les situations alors qu'en toile de fond on voit la vraie vie (populaire) entre la prostituée fatiguée qui rentre chez elle et l'ouvrier qui finit sa journée avec amertume car il sait qu'il ne sera pas payé.
Mais parlons aussi du casting avec un Bernard Blier en chauffeur de taxi, râleur, syndiqué, bougon mais le cœur sur la main. Il aime bien les pourboires mais il les dépense pour venir en aide à la jeune femme. Il se laisse attendrir pour remplacer le collègue qui a un rendez-vous avec la future femme de sa vie. Et quand il rentre à pas d'heure chez lui, c'est pour apprendre que sa femme est en train d'accoucher. Quelle journée !
Et la jeune femme, c'est Danièle Delorme dans un rôle de femme ingénue et volontaire mais fragile et complètement paumée : je comprends que ces adjectifs ne sont pas compatibles entre eux mais le film montre tour à tour ces différents aspects de son personnage. Comme si elle vivait un rêve éveillé qui pourrait bien tourner au cauchemar si elle n'avait pas son ange gardien, le chauffeur de taxi.
Un autre intérêt (mineur, cette fois) du film c'est de chercher à découvrir les grands noms ou futurs grands noms qui jouent les figurants ou de tous petits rôles : Simone Signoret, de Funès (chevelu), Michel Piccoli (j'ai failli le louper), Pierre Mondy, Gérard Oury, Michel Etcheverry, Julien Carrette, Pierre Trabaud, etc ...
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Créée
le 6 sept. 2021
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