Le bayou, c'est l'enfer
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Où s'arrête la randonnée, et où commence la guerre ?
Spoil
Ici ça part sur un malentendu : des militaires en vadrouille tirent à blanc sur des Cadiens, et les Cadiens un peu frustes répondent à balles réelles. L'occasion d'en apprendre davantage sur cette culture du sud des États-Unis, un peu comme on apprend l'histoire dans un film de Mel Gibson.
Les Cadiens se sont longtemps contentés de peu de biens matériels, vivant dans des habitations autosuffisantes en zones marécageuses, de la vente du sel et de la pêche à la crevette : il suffisait d'un petit effort d'imagination pour faire d'eux une bande de gros bourrins enquiétants qui se cachent derrière les arbres et attaquent en louzdé à la prédator.
Ambiance Vietnam dans le bayou, donc, les soldats partent en couille contre la population locale, et même un peu contre la forêt. L'occasion aussitôt, comme dans les films de Mel Gibson, de se demander où s'arrête la guerre, et où commence le scénariste qui se fait plaisir.
Une tension se met en place comme un huis-clos au grand air, où chacun des soldats affiche, chacun à sa manière, sa propre disposition à devenir zinzins. À cela s'ajoute une forme de conciliabule régulier pour désigner le mâle alpha, le chef se révèlant un peu trop fidèle au manuel pour donner des ordres pertinents.
Ceux de nos militaires qui auront survécu se retrouveronnt invités à une sorte de veillée, et nottament à un bal de maison à la musique entêtante où l'on se demande ce qu'il y aura finalement au menu, si ce sera du lard ou de la bidasse, dans une mise en scène paranoïaque qui prend aux tripes pour un final excellent.
Gueules de dingues et marais mouvants au programme.
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le 16 juil. 2020
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