Sans soleil par blazcowicz
Comme la majorité de gens (il me semble), je ne connaissais Marker que par son unique fiction, La jetée. Le style particulier en forme de roman photo accompagné d’une voix off avait tout de même un certain aspect documentaire, donnant une impression de nostalgie et de temps passé bien particulière. Ici on commence le film sans savoir de quoi Marker va parler, et il ne fait rien pour l’indiquer. J’ai particulièrement adoré l’introduction et la conclusion, l’Islande et ses trois enfants sur une route filmés à la volée, l’Islande couverte de cendres suite à une éruption, avec un côté fin du monde assez dérangeant. Mais le documentaire parle de voyage, de voyage qui mène son auteur au Japon, puis nous parle enfin du Japon, sous diverses formes narratives. Tantôt la voix off lit des lettres qui lui furent adressées, tantôt elle nous informe de façon plus détachée des us et coutumes du pays. Il n’y a pas de structure narrative, pas de linéarité du voyage, tout est brouillé par le montage et les commentaires de façon à ressembler à des bribes de souvenirs, parfois très touchants. On adhère ou pas, j’avoue volontiers que certaines scènes, de fêtes de quartier par exemple, m’ont paru excessivement longues sans bonne raison. A côté de ça, le film m’a beaucoup intéressé et je compte bien aller plus avant dans sa filmographie.