John Krasinski did THAT

Dans un monde post apocalyptique envahit par des créatures mortelles à l’ouïe extrêmement développée, Evelyn et Lee Abbott tentent de survivre sans un bruit, qui signifierait une mort imminente et inévitable. Après que leur plus jeune fils leur ait été enlevé par les monstres, le couple est prêt à tout pour protéger leurs deux enfants et le troisième à venir. Ils survivent dans une ferme où ils ont su aménager des systèmes de protection et surveillance, le tout sans jamais pouvoir souffler un seul mot ou faire le moindre bruit.

A Quiet Place confirme le développement d’une nouvelle génération d’horreur après les premiers schémas vus dans Get Out ou Don't Breathe. Un film d’une tension constamment à son apogée, plein de jumpscares et de foreshadowings finement calculés qui laissent le spectateur accroché à son fauteuil, rendent les salles de cinéma plus silencieuses que jamais et empêchent les nord-Américains de manger leur popcorn pendant que d'autres préfèreraient s’étouffer plutôt que d’éternuer.
A Quiet Place est un film qui convient aux spectateurs qui n’apprécient pas forcément le cinéma d’horreur grâce à une histoire juste et marquée, qui rend l’effroi captivant par un cheminement à travers le passé et la vie de la famille Abbott et les cicatrices laissées par la perte de l’un des leurs.

Comme le dit Krasinski, c’est un film non pas seulement concentré sur un but de faire peur, mais de montrer jusqu’où des parents iraient pour protéger leurs enfants contre tout, leurs sacrifices et leurs plus grandes peurs, malgré ce que ces derniers peuvent penser d’eux. Malgré l'épouvante et la violence, c’est un film doux et profond, une ode à un amour parental inconditionnel face à un ennemi qu’ils ne peuvent / ne savent pas combattre.

Le tout repose sur un scénario fort bien que simple, qui retourne le coeur et fait larmoyer les salles. John Krasinski et Emily Blunt, pour la première fois réunis à l'écran, offrent des performances effroyablement intenses et réalistes, d'autant plus que Krasinski était à la fois devant et derrière la caméra en tant que réalisateur et scénariste.

De plus, le son insiste sur la surdité de Regan, fille ainée Abbott, ainsi que le montage qui va et vient entre le silence absolu, les craquements, les cris étouffés et la bande son qui ajoute une crédibilité certaine aux choix de sound design.

A Quiet Place marque clairement la lancée d'une nouvelle ère de cinéma d'horreur, avec un scénario pour une fois cohérent, précis et non pas entièrement tourné vers la peur du spectateur, mais vers une histoire profonde et à laquelle le public peut enfin s'identifier.