Troisième épisode de la saga mais attention, ce n'est pas une suite, c'est un préquel. Ça c'est futé, fallait y penser. Toutefois, que l'action se déroule avant ou après les deux premiers épisodes, peu importe en fait, ça ne change pas grand-chose, nous voilà repartis pour une nouvelle épreuve de survie sans un bruit ; jusqu'ici, pas trop de surprises. Cette nouvelle création s'autorise tout de même un changement de décor notable : au revoir les cadres ruraux en mode plus ou moins survivaliste, nous voici cette fois plongés en plein New-York (centre, je précise) avec la ferme intention d'aller se faire une putain de pizza ! Parce que la pizza c'est la base, surtout à cinq minutes d'un gros lâché d'aliens accompagné de sa sauce météorites sur la ville qui fera évidemment basculer le destin de l'humanité dans l'angoisse et la panique qu'un bruit indiscret ne signe son arrêt de mort instantané. Néanmoins, à quelque chose malheur est bon. Voilà enfin, pour les êtres de bonne volonté, l'occasion tant attendue de se rapprocher. Face au danger qui impose le silence, plus qu'une solution : ouvrir son cœur et prendre le risque de se confier, de se livrer à l'autre, de réapprendre à s'écouter (une métaphore ? Tout ça fait réfléchir...).
Ce "Sans un bruit" dernière édition joue ainsi la carte du film catastrophe intime ou de l'horreur sensible ou un peu les deux en même temps. Il y a aussi de la poésie contemporaine pour nous toucher et nous convaincre qu'un petit brin de beauté a toujours la place de pousser dans le champ dévasté d'un monde en ruines. Le danger est là, bien entendu, rôdant toujours, permanent, mais s'en écarter un moment signifiera qu'il sera encore temps d'enfin se la déguster cette pizza (les yeux fermés, trop d'émotion) en appréciant un bon whisky. Des regards, un rapprochement ; et si la fin approchait ? Savourons cet instant sans regrets.
Mais que serait vraiment cette aventure sans son atout majeur : un chat ! LE chat ! Impassible en toutes circonstances, jamais un miaou, jamais une plainte, symbole de cet espoir en l'avenir gardant le cap dans la tempête, c'est certainement ce petit personnage à poils qui moi aussi m'a réconforté, m'a aidé à affronter l'adversité sans broncher. Cependant, le constat est là, implacable, ce "Sans un bruit 3 ou -1" a bien perdu l'originalité de ses deux prédécesseurs pour ne devenir qu'une production anonyme, sans ardeur.