C'est à reculons et sans trop savoir à quoi m'attendre que je m'en alla ce mercredi soir, à la projection de Santa et Cie
Cinq ans après sa médiocre adaptation des " aventures du Marsupilami ", Alain Chabat est de retour aux commandes d’un nouveau long-métrage.
L'ex-membre des Nuls est pour l’instant en mode « Noël » avec une comédie déjanté voyant le barbu Santa Klaus confronté à un problème de taille à quelques jours seulement du réveillon.
Alors que la production de jouets est dans sa dernière ligne droite, accusant au passage des retards, tous les lutins tombent soudainement malades.
Pour sauver ses 92.000 lutins, il devra descendre sur terre pour trouver un remède d’urgence. Tel un poisson hors de l’eau, l’illustre personnage populaire fera l’épreuve d’une autre réalité que la sienne et de péripéties en tours de passe-passe, réinjectera une dose d’innocence dans ce bas monde dépourvu de magie.
Alain Chabat avec ce long métrage réussit l'exploit de s’adresser à toutes les générations, parlant aussi bien aux plus petits qu’aux plus grands.
Ce n'est pas nous à la rencontre du monde du père Noël (même si il nous ai présenté au début avec de beaux effets spéciaux au passage) mais bien le père Noël à la rencontre du notre, et de notre société. Pour ma part c'est déjà un point intéressant qui change un peu de se qu'on voit habituellement.
Les effets visuels n'ont rien à envier aux productions américaines et toujours au service de l'imaginaire sans fin du réalisateur : le monde de Santa et sa multitude de détails hilarants, notamment La création des cadeaux. J'ai quand même eu un peu de mal avec le comportement des lutins, c'est très enfantin mais bon que voulez vous il en faut pour tout le monde.
Goldshifteh Farahani est magnifique dans ce rôle, très bien accompagnée par Pio Marmai qui confirme de film en film son talent.
Et que dire des 2 enfants, Simon Aouizerate et Tara Lugassy. 2 petites pépites à croquer, qui crèvent l’écran.
Mention spéciale au duo du Palmashow que forme David Marsais et Grégoire Ludig. Ici en flic très drôles lors de leurs quelques apparitions.
Les répliques lancées sont cocasses, et Chabat lance pas mal de jeux de mots sans pour autant être vulgaire, et c'est bien une force du film parsque ces jeux de mots fonctionnent. Ils donnent le sourire, et parfois font même rire. C'est léger, c'est propre, ça fait du bien. Chaque situation amène à un gag ou quiproquo toujours dans un bon rythme et d'une terrible légèreté.
Le scénario reste sympa, comme dit précédemment ça change et il nous tient en haleine jusqu'au bout. Mais Chabat ne prend non plus trop de risque.
Des moments de douceur et de rire où il serait permis de rêver encore. Croire l’espace d’un instant, à cet esprit éternel qu’est celui de Noel. Comme pour contrer un monde qui ne croit plus qu’en la rationalité. Son Père Noel en est une représentation opposée dans son ignorance de la bêtise humaine, du capitalisme, du Mal, du concept même d’argent… Chabat n'hésite pas non plus à dénoncer le jugement et la façon dont tout le monde avance sans s'intéresser à l'autre ou encore de poser la question sur quel est la place de l'enfant ?
Chabat ici nous redonne espoir en un cinéma comique français rythmé et savoureux, qui amuse avec bienveillance et réchauffe les coeurs.
Santa & Cie est une réussite, certes pas exempt de défauts, mais qui accomplit largement sa mission humoristique en combinant sens du merveilleux et généreuse hilarité, pour s’imposer comme la vraie bonne comédie familiale de cette fin d’année. Lutin de merde, qu’est-ce que c’était sympa !