Par la loi du recrutement compassionnel, une jeune femme, Santosh, hérite du métier de son mari décédé, à savoir travailler dans la police. Elle va enquêter sur le viol et le meurtre d'une fille qui appartient à la caste des Intouchables tout en découvrant les travers du métier de policier et les oppositions entre les différents clans.
Sans la découverte récurrente de ce film dans les divers classements de fin 2024, je serais passé à côté de quelque chose non seulement d'excellent, mais qui est également instructif. C'est la première oeuvre de fiction de sa réalisatrice, Sandhya Suri, et son passé dans le documentaire sied complètement à la forme de l'histoire, filmée caméra à l'épaule, comme si nous étions sur le terrain en compagnie de Santosh. Au départ, elle a du mal à s'affirmer, dans un métier qui n'est pas le sien, où le sexisme est légion, écrasée par sa supérieure incarnée par Sunita Rajwar qui en remontre aux hommes, mais elle va peu à peu s'impliquer dans cette histoire, aller contre ses principes, jusqu'à découvrir la vérité sur cette histoire sordide mais qui a l'air de révéler une facette peu reluisante de l'Inde où les castes ont encore la vie dure mais sans que ça ne paraisse didactique ou pesant. Le tout comme dans un polar avec des moments assez durs, je pense à une très longue scène de torture, vu à travers de cette néo-policière très bien jouée par Shahana Goswami.
Si on retire tout le côté Bollywood, on connait finalement assez peu le cinéma indien, surtout quand il parle de lui-même, des institutions, et Santosh le fait vraiment bien. Tout en restant au niveau de cette jeune recrue, et il faut dire que ça n'est pas très beau.