Troisième film que je vois de Virgil Vernier et à chaque fois je crois que j'aime un peu plus son cinéma, qui est quand même pour le moins étrange.
Là il va s'intéresser à une bande de jeunes riches à Genève et je pense que le projet était de nous montrer la vacuité totale de cette jeunesse. Ces gens qui n'ont aucune idée de l'argent, du travail, qui sont "directeur artistique" dans la boîte de papa... qui louent des chambres à 100 000 francs suisses la nuit... qui arrosent le bas peuple de champagne pour s'amuser et qui pensent qu'en faisant ça ils donneront envie au petit peuple de travailler dur pour eux aussi pouvoir faire ça...
Vraiment c'est la foire aux cons ce film.
C'est des gens rien d'intelligent ne sort de leur bouche, ils ne font rien d'un tantinet constructif, ce n'est qu'un déluge de drogues, l'alcool et de conversation vaines... Ils sont persuadés qu'ils sont uniques, que c'est spécifique à leur ville... Alors que comme tous les jeunes qui s'ennuient en soirée ils jouent à : je n'ai jamais... Sauf que eux le font avec de la coke contenant des particules d'or et du champagne à 1000 balles.
Et Vernier en nous plongeant dans leur univers fait de vaines dorures, nous apprend à les mépriser, ils ne sont pas à envier. Ils sont interchangeables, sans personnalité et leur existence n'est pas moins misérable que celle de ceux sur qui ils envoient du champagne.
Je crois que la pire phrase du film c'est un gars qui trouve ça plus beau de voir Genève illuminé avec les enseignes des grands magasins plutôt que de voir les étoiles du ciel. Tout un symbole.
Le fait que le film soit filmé avec un téléphone (je suppose) avec un grain numérique dégueulasse renforce cette impression d'avoir capté un bout de vie de cette jeunesse dorée... celle qui se croit au sommet du monde. Comme si on voyait un document pris en caméra caché et que par ce procédé on peut aussi être à leur table et voir ce qu'ils font.
En somme le film est aussi bon que lui et ses personnages sont détestables.