Comment résumer un film d'une telle ampleur en seulement quelques paragraphes ? C'est impossible, de la même façon que je suis obligé de parler de ce film comme d'une trilogie tant les trois parties qui le composent sont à la fois distinctes et complémentaires. En bref, j'ai trouvé les mouvements de caméra superbes, la photo de ce film, et son esthétisme en général forcent le respect. Il y a quelque chose dans les cadrages, le jeu des acteurs, la mise en scène de Bella Tar qui hypnotise, sûrement à travers les longs plans séquence qui composent l'oeuvre. Le problème, c'est que 7h30 c'est long, beaucoup trop long. Le sujet en lui même est dur, hermétique, difficile d'accès, et l'extrême lenteur du film peuvent parfois irriter voir même pousser le spectateur à l'abandon tant on ne prend pas de plaisir devant celui ci. Seulement, comme je l'ai déjà dit, Le Tango de Satan possède une force, un ensemble qui lui donne une identité, une accroche, et nous empêchent de lâcher prise malgré tout et de poursuivre jusqu'au bout des 7h30 pour mettre un terme à cette histoire glauque, froide et déprimante.
Même si j'ai connu des moments de cinéma plus joyeux et appréciables, je suis sorti de ce film heureux, car j'avais vraiment l'impression d'avoir fait un voyage, un voyage horrible, certes, mais le film m'a transporté, à travers plusieurs moments de fulgurance, dans un autre monde, presque apocalyptique, et m'a procuré une autre vision du temps et de l'espace. C'est le genre de film qui change ta vision du cinéma, c'est pourquoi il est très important d'en faire l'expérience.
Un film loin d'être parfait, très dur et éprouvant, mais une véritable oeuvre d'art, à réserver à un public averti.