Une fois passé le sentiment d'horreur à la vue des personnages, graphiquement hideux, on se laisse totalement porté par la poésie si douce de Murakami. Saules aveugles, femme endormie, inspiré de nouvelles de l'écrivain, raconte deux histoires croisées, deux hommes sans femmes, en proie à la solitude, à la haine de soi, aux vicissitudes d'une vie contemporaine. Une aventure introspective pour l'un, surréaliste pour l'autre, qui les mènera vers une nouvelle étape de leur vie. L'intérêt du film est qu'il illustre à la perfection le style de Murakami : un style très simple, des histoires parfois sans queue ni tête telles l'affrontement de la grenouille Frog contre le ver Worm, des pensées qui s'envolent vers les nuages, mais rien qui n'empêche les personnages d'affronter les problèmes les plus terre-à-terre et sans doute les plus universels des humains : la solitude, et le vide.