Claude Barras est enfin de retour après le bouleversant Ma vie de courgette. Il investit cette fois un territoire plus balisé avec son intrigue à forte teneur écologique, maintes fois rebattue par quantités d'œuvres dont il est inutile d'énoncer les titres. L'intérêt profond de cette nouvelle proposition en stop-motion se situe plutôt du côté de sa forme même, qui relève le défi de créer un univers aux propriétés immersives indéniables alors même qu'il est par définition, de par le procédé utilisé, entièrement factice. Opérant ici, toutes proportions gardées, tel un Weerasethakul de l'animation, Barras investit la moindre parcelle de son décorum visuel et sonore avec le même amour de l'artisanat, et privilégie un tranquille enveloppement sensoriel assez irrésistible. Il compense ainsi largement le caractère plus didactique de son film, moins immédiatement émouvant que son précédent métrage mais néanmoins essentiel.