Sauvé mais péri ?

Devise des pompiers martelés aux cris des hommages aux "morts au feu".

Logiquement présentés dans un premier temps comme intervenants passifs, les pompiers ne peuvent périr lors de ce type d'interventions mais peuvent sauver. S'agissant en effet de la majorité de leurs sorties de caserne, post-incident, à tenter de réanimer une accidentée de la route ou à récolter les membres étalés d'une personne sur les voies du métro.

Les interventions sur incidents sont rares, d'autant plus les sorties sur incendies. Une seule en est exposée dans le film, une intervention sur feu. Ces sorties sur lesquelles la mission de pompier trouvent sa définition. Cette unique scène, première du protagoniste suite à l’obtention de sa certification de meneur des opérations au feu, Graal pour les pompiers, lui sera presque fatale. Cela malgré tous les entraînements, les exercices et la dite certification savamment travaillée.

Brulé au visage et sur une bonne partie du haut du corps, Franck a sauvé mais n'a pas péri suite à son intervention dans l’entrepôt. Mais il devra se sauver plusieurs fois encore sinon périr. Se réveiller tout d'abord de son coma, par sa volonté comme l'explique les médecins. Se remettre physiquement puis psychiquement, enfin socialement.

L'aspect physique paraît ici presque comme la tâche la plus simple même si le nombre d'interventions chirurgicales est souvent souligné, deux mêmes scènes de bain de désinfection et une rapide rééducation dans le film.

Dans Sauver ou périr, on s'attache plus au drame social. Ce grave blessé, défiguré, pourra-t-il se retrouver ?
C'est ce récit, de la reconquête de soi, de son passé, par l'acceptation, et de son futur qui est véritablement poignant et incarne la réussite du film.
Tout aussi poignant et réussi le récit de la femme du pompier, tout autant aux aboies que son mari, en véritable dégât collatéral.