Critique réponse à W_Wallace
http://www.senscritique.com/film/Savages/critique/15622985
Parce que c'est marrant, je suis globalement d'accord avec toi, mais qu'en fait j'ai vraiment aimé. Je sais, on a mis la même note, mais parait-il que je note sévèrement (et j'avais mis 6 au début, c'est un 5 1/2).
Update : Note repassée à 6 après réflexion.
**** SPOILERS INSIDE ****
Pendant les 15 premières minutes du film, j'ai une espèce de malaise.
Blake Lively, pour laquelle je n'ai aucune sympathie (moi) se promène sur la plage, petit plan en N&B (c'est tellement plus glamour) puis passage à la couleur, voix off qui prétend te raconter la fin du film avec un petit ton badin genre "Je suis peut être en train de vous mentir, mais peut être pas" (là, à moins d'être à moitié con, tu comprends tout de suite qu'on est en train de te mener en bateau). Puis on passe à une scène de sexe, parce que bon, j'ai des acteurs sexy, je les ai choisis pour ça, autant les foutre à poil. J'intercale ensuite une scène de violence, pour bien montrer que j'ai des 'corones' (en espagnol dans le texte) et que mon film ne s'appelle pas Savages pour rien. Et comme c'est pas assez, je rajoute encore un peu de sexe, mais attention, on garde la même fille, il suffit de changer de mec (un -mars- mâle et ça repart) pour la forme.
Ah oui, et ces personnages... Ne pas oublier d'opposer totalement nos deux héros, je vous présente Mr Good et Mr Evil. C'est limite si je leur mets pas un petit ange et un petit diable sur l'épaule, pour qu'on suive facilement. On a vu plus recherché.
Donc là, j'avoue, je suis en panique dans mon fauteuil. J'ai un mauvais pressentiment.
C'est quoi ce démarrage tout pourri ? En plus, je vois déjà le trip Jules et Jim se profiler à l'horizon, et je m'attends au pire.
Et puis... Je ne sais plus exactement à quel moment, mais sans que je m'en rende compte, on bascule finalement, un rythme s'installe, c'est intense, et ma foi réussi, puisque j'oublie que j'ai trouvé ces 15 premières minutes pitoyables.
C'est vrai que Blake Lively est toujours aussi cruche (je m'excuserai si on me fait passer la paire de Manolo Blahnik qu'elle se paie dans la scène du shopping, je chausse un 37); Mr Evil est assez fade (ça colle au personnage, mais quand même; la monoexpression, ça lasse); mais d'un autre coté, Mr Good s'en sort très bien; Benicio Del Toro est un parfait mélange entre le repoussant et le terrifiant (on ne l'a jamais vu aussi laid); Salma Hayek, à l'aise dans son personnage caricatural, est exactement là où on l'attend; et j'ai bien ri de voir Travolta gesticuler dans son rôle de pute, agent corrompu qui mange à tous les râteliers.
En bref, pendant bien une heure et demie, pas de faute de goût, et je passe un très bon moment.
Mention spéciale pour la BO, et particulièrement la reprise de "Psycho Killers".
Bon, et puis arrive la scène où fatalement, je tique. D'abord, on tue le seul des 3 héros qui valait la peine. Ensuite, on opte pour un suicide collectif, je me demande donc une nouvelle fois si on va me faire le coup de Jules et Jim. Heureusement non, on fait un prix de gros.
Et là surprise, au moment où je me disais "Ah ben tiens, finalement, dans la première scène, je croyais avoir lu entre les lignes que bien sûr que non, la belle demoiselle n'allait pas crever, mais finalement si"... effet rewind... on recommence la scène au début. Et finalement, j'avais raison, on finit sur un happy end tout bien comme il faut, et ils vécurent heureux etc, etc...
Alors, je ne sais pas du tout si cet effet est dans la bouquin à la base, mais moi, ça m'a juste donné l'impression que la personne ayant pris la décision de faire ça n'avait pas réussi à décider quelle fin serait la plus convaincante, et qu'elle s'est dit "Et puis merde, si on faisait les deux". C'est pas si mal joué, parce qu'on fait pleurer dans les chaumières pendant quelques instants, avant de rectifier le tir et de terminer sur une note joyeuse. Bon, moi j'aurais gardé la solution numéro 1, avec trio inséparable, même dans la mort. C'était tragique, un peu fleur bleue, mais on aurait économisé 10 minutes de film, un effet rembobiné raté, et le retour à la case départ voix off et plage qui m'a légèrement agacé à la fin, comme il m'avait agacé au début. A cette occasion, on aurait pu éliminer le passage de la voix off le plus incroyablement pitoyable du film "I looked up the definition of 'savages'". Non mais sérieusement, on était déjà convaincus que O. était une gamine gâtée pourrie et relativement conne, mais quand même...
En bref, c'est peut être trop long, en tous cas, en coupant les extrémités on y aurait gagné, mais globalement, c'est quand même bien.
Remarque finale : Aaron Johnson ? Non mais... mais... je me demande encore comment tu as fait pour le reconnaître... Et après vérification, tu avais raison sur les dates. Kick Ass : 2010. Comment il a pu grandir autant en 2 ans ? Bon, ok, c'est l'effet pas rasé, mais quand même.