Un peu trop grandiloquent à mon goût.
Je ne peux pas nier les grosses qualités formelles du film (au delà des éternelles incrustations ratées, mais bon on s'y fait à la longue), il y a un travail sur l'image formidable et des choix de cadrages assez marquant (je pense notamment à la fameuse séquence des corps empalés) bien que très inégales, toute l'introduction est d'un mauvais goût peu croyable avec ce flashback qui contient une phase de combat inutilement découpée et des dialogues assez convenus, mais globalement ça reste très jolie et beaucoup de plans restent incrustés en mémoire.
Mais bon je n'ai pas du tout apprécié tout ce qu'il y avait à côté, les combats, nombreux et essentiellement de masses sont d'une brutalités et d'une rage assez jouissive mais, malheureusement, Ronny Yu a privilégié une caméra au ras du corps, trop proche des armes, trop découpés, ce qui fait que je n'en ai apprécié pratiquement aucun, je voyais plus des types bouger leurs épaules et leurs armes, qu'une mise en scène bien viscérale où l'on ressentait vraiment l'impact des coups (bien que de tous petits passages m'ont fait plaisir à ce niveau là, certains coups dans la séquence des ruines en forme de labyrinthe, vers le milieu du film, font bien plaisirs, mais ça reste assez rare).
L'autre gros point qui m'a gêné c'est toute cette emphase dans les sentiments, que je trouvais déjà insupportable dans Fearless (la séquence finale surtout), j'ai l'impression que ça ne s'arrête pas de l'introduction jusqu'à la dernière seconde, Ronny Yu utilise toutes ses ressources pour m'émouvoir et ça j'aime pas, trop de ralentis (saccadés), de flashback, de gros plans sur les visages meurtris et inquiets, plans sur la maman qui rêve, sur l'image de ses sept fils et de son mari, musique (bien que très belles) qui ne s’arrête jamais, il en fait vraiment trop, j'ai aucun moment pour souffler.
Alors comme dit dans une autre critique, peut-être est-ce le côté "je vais à fond la caisse" du film qui m'a fait ressentir ça...?
Mais bon si il y a une chose à retenir de ce Saving General Yang, c'est l'affrontement à l'arc dans le champ de blé, j'y retrouve un certain plaisir que j'éprouvais dans les Wu xia pian de l'époque, ici les ralentis se justifient par le côté sensoriel du combat (il m'a beaucoup fait penser à l'affrontement à la poutre sous la pluie dans Il était une fois en chine ), beaucoup plus épuré dû au format 1vs1 et puis que c'est BEAU!!!!
Note sévère mais je ne me suis pas ennuyé en tout cas.