Je pensais que la marque de fabrique de Saw était le gore à l'état brut, toujours plus de sang et de viscères, mais en fait je suis enchanté de constater que le film est clairement plus intelligent que ça, et surtout qu'en fait le gore n'est pas du tout légion (du moins pas dans ce premier volet).
A la manière de Cube, le film commence par deux personnages coincés dans une salle close sans moyen de sortir. De ce constat tout bête, un scénario assez tortueux émerge, révélant peu à peu des éléments de l'intrigue. Ce développement rend le film très facile à suivre, même si je trouve qu'il abuse franchement des flashbacks, qui peuvent le rendre un peu long par moments.
L'accent n'est donc pas mis, contrairement à ce que je pensais, sur l'extrême douleur physique, mais plutôt sur des dilemmes, l'instinct de survie, les comportements en cas de danger de mort, et même - en quelque sorte - une réflexion sur l'éducation. Ceux qui ont survécu (c'est expliqué au milieu du film) comprennent leurs erreurs et finissent par éprouver des regrets vis-à-vis d'eux, de la reconnaissance envers le psychopathe.
De telles extrémités peuvent-t-elles vraiment faire réfléchir des gens sur les conséquences de leurs actes ? C'est dommage d'en arriver là, mais mis sous cette forme, c'est assez intéressant, et au moins ça fait l'antagoniste n'est pas juste un méchant ; au contraire, il se revendiquerait même justicier. C'est un peu comme le méchant de Seven, qui est bien plus profond qu'en apparence.
Même en sachant qu'il y avait une suite, je me suis fait avoir par James Wan nous faisant croire à la mort de l'antagoniste. Enfin, je ne croyais pas à sa mort, mais j'ignorais totalement que ce n'était pas lui... Le twist final était vraiment savoureux, et rend le méchant tout de suite beaucoup plus classe.
Saw a eu énormément de suites... Je les regarderai, mais je m'interroge déjà sur leur pertinence. Au niveau de son message, Saw a déjà tout dit, mais il est vrai que je veux revoir ce méchant à l’œuvre...