Quatre Oscars remportés sur dix nominations! ! On serait en mesure de s’attendre à une fresque historique à la hauteur ou presque de la production qui lui a ravi les honneurs du meilleur film : Le pont de la rivière Kwaï. Malheureusement le résultat n’a rien de comparable. Que ce soit au niveau du rythme de l’action qu’au niveau de la rigueur dans la mise en scène et la prise de vue. Des séquences de placotage qui s’étirent et qui amènent trop peu à la construction dramatique. Des contre champs mal cadrés, de mauvais raccords de jeu ou de position de comédiens. Marlon Brando perce l’écran bien sûr, mais il pavane dans son costume de major et on ne sent pas de gradation dans sa passion amoureuse ni la moindre vulnérabilité. L’attention accordée au film reposait sur quoi alors? L’exotisme? Le propos? Peut-être. L’idée d’empêcher les amours entre citoyens de camps ennemis devait être un sujet sensible au lendemain de la seconde guerre. Sayonara prend parti pour ceux qui croquent dans le fruit défendu et cherche à élever l’amour au-dessus des guerres que se livrent les gens de pouvoir. Le pilote d’avion qui réussit à séduire une diva qui a vu son père périr sous les bombes américaines, la fille d’un général éprise d’une vedette du kabuki, un simple soldat et une servante qui préfèrent se suicider côte à côte pour ne pas être désunis. Miyoshi Umeki et Red Buttons sont si touchants dans leur interprétation que même le jury des Oscars n’a pu les séparer en leur remettant respectivement la statuette des seconds rôles.