Scandale s'inspire de l'histoire vraie de deux femmes, Gretchen Carlson, l’ancienne co-animatrice de l’influente émission matinale "Fox & Friends" et Megyn Kelly, correspondante superstar de Fox News.
Dans cette optique, l'esthétique du film se rapproche énormément de celle qu'on a l'habitude de voir à la télévision aussi bien en termes de lumière que de découpage. Si le choix de cette mise-en-scène est justifiée, on peut reprocher à l'ensemble d'être un peu académique.
D'autre part, l'action se déroulant principalement dans les bureaux de la Fox, il a fallu que le directeur de la photographie Barry Ackroyd, trouve un moyen de rendre le tout captivant. Il a donc utilisé une série de mini-caméras Arri Alexa (six en tout), permettant à plusieurs opérateurs de se déplacer à l’intérieur de la scène. Ces mini-caméras étaient dotées d’objectifs Angénieux, qui lui ont permis d'effectuer des zooms furtifs, comme dans les documentaires, pour resserrer le cadre et rediriger le regard du public (personnellement, je déteste ça).
Toujours dans cette idée de retranscrire la réalité, il y a beaucoup d'informations à ingérer. On est alors comme, pris par la main, et on nous explique, étape après étape, la situation, les enjeux.
Contrairement aux films d'Adam McKay (The Big Short en 2015 et Vice en 2018) - auxquels on pense irrémédiablement - Scandale est moins dans l'humour noir et davantage dans un ton légèrement caricatural, à la limite du pastiche (rappelons que Jay Roach est le réalisateur, entre autres, d'Austin Powers et de Mon beau-père et moi).
En effet, il a fait le choix d'épouser le côté Barbie, femme à la plastique parfaite, en nous montrant les différentes étapes de la préparation méticuleuse de ses personnages féminins en passant par le maquillage, l'habillement etc... Un envers du décor qui, pour ma part, m'a beaucoup plu!
L'autre bonne idée c'est d'avoir choisi de raconter cette histoire par le biais de trois femmes. Leurs différences nous permettent ainsi d'appréhender, sous plusieurs angles différents, ce scandale qui a remué le monde. Le plus intéressant dans cela, c'est qu'elles ne s'unissent jamais et qu'on suit leur lutte séparément.
Enfin, même si le personnage interprété par Margot Robbie a été inventé de toute pièce (les scénaristes se sont basés sur divers témoignages de victimes), il est de loin le plus touchant et celui pour lequel j'ai eu le plus d'empathie.
En conclusion, un film instructif, bien interprété, à voir et surtout, à montrer au plus grand nombre!
Anecdotes :
Tous les jours, Charlize Theron passait trois heures à se faire maquiller afin de ressembler à la journaliste de Fox News. L'étape maquillage était de sa propre initiative : elle avait besoin de ne pas se reconnaître pour interpréter ce rôle, si éloigné de sa personnalité.
Plusieurs acteurs ont subi une transformation physique pour le film : non seulement Nicole Kidman, Charlize Theron et John Lithgow, mais aussi Malcolm McDowell, Richard Kind et Tony Plana. Des scans en 3D de leur visage et des moulages en plâtre ont été faits puis le maquilleur Kazu Hiro a créé des prothèses en silicone qui épousaient parfaitement les contours des visages des acteurs.
Lithgow portait six prothèses, comprenant des bajoues, un gros double menton, un faux nez et des lobes d’oreilles.
Quant à Nicole Kidman, son corps étant très différent de celui de Gretchen Carlson, elle portait une combinaison complète pour lui donner des hanches plus larges et un buste plus important. C'est aussi elle qui avait le plus grand nombre de prothèses faciales, avec entre autres des paupières, le bout du nez, le menton et les mâchoires.