"Then keep on idolising me and shut up."
Un joli petit festival de ronds de jambe et de conspiration, de quiproquos et de portes que l'on n'aurait pas dû ouvrir, où les impératrices n'assument pas leur âge et prennent des amants qu'elles élèvent à de hautes fonctions en espérant que, sous la Mère de toutes les Russies, ils verront la femme.
L'univers, fort théâtral (on est à la cour, après tout, dans un royaume de conventions plus difficiles à briser que toutes les coupes de champagne que l'on envoie voltiger), fonctionne plus ou moins bien : parfois trop guindé, parfois vif et malicieux, il peine à trouver sa pleine ampleur, malgré un casting assez convainquant (Tallulah Bankhead en tête, divine et rigide à la fois, suivie d'un excellent Coburn, rusé, goguenard et sardonique à souhait ; suis un peu déçue par la performance d'Anne Baxter, ceci dit), quelques belles trouvailles de plan (des travellings taquins, notamment) et quelques blagues enrouées sur les noms russes.
Le rire s'élève, peu à peu, mais retombe parfois comme un soufflé, la faute, peut-être à une curieuse mixture entre farce (avec des moments dignes d'un slapstick) et satire (une peinture piquante de l'ambition, de la naïveté et de l'orgueil) ? Il faudrait que je vois l'original, Forbidden Paradise... plutôt que ce mélange (pourtant prometteur) de Lubitsch et de Preminger.
(Et j'oscille entre le 6 - Vincent Price, sous-exploité !- et le 7 - quelques jolis ping pong verbaux qui m'ont arraché de francs éclats de rire).