Borf.
L'idée est bonne et promet de belles choses, mais le développement est faible. On passe tellement de temps à juste faire comprendre que quelqu'un envoie des lettres et que ce n'était pas celle que l'on présuppose. En fait, non, faire passer cette idée prend 10 minutes. Mais assez bizarrement, au lieu de faire progresser le récit, on en reste à ce constat en répétant les lettres, en passant une séquence en prison dont je ne comprends pas l'intérêt tant c'est vite expédié et les conséquences vite oubliées. Il faut attendre la dernière demi heure pour qu'il se passe quelque chose, mais au lieu d'exploiter ce petit monde amusant, on passe à une intrigue policière pour innocenter la gentille pauvre. Le film sert aussi à mettre en avant la condition féminine que ce soit la policière jamais prise au sérieux, la méchante qui au final n'est ainsi que parce que son père était trop sévère ou enfin la gentille qui est surtout pointer du doigt parce qu'elle ne vit pas comme les autres femmes, docilement.
Il y a aussi cet écart à l'histoire afin d'être woke : je doute qu'à l'époque il y ait eu beaucoup de juge noir. C'est bien la diversité, mais si tu veux raconter une histoire dans notre monde, ce serait bien de dire les choses comme elles étaient : à l'époque nous étions trop racistes pour laisser un noir monter les échelons de la justice. Ou alors je me trompe et j'en serai heureux, mais je pense quand même que s'il y avait un noir à un tel poste, c'était exceptionnel, alors qu'ici c'est banalisé comme si c'était normal à l'époque. Sinon le casting est bon, les acteurs délivrent tous de bonnes performances.
La mise en scène est également correcte, avec un découpage lisible et quelques idées sympas. Les décors sont corrects mais on sent que l'équipe est limitée à peu de maison, du coup ça donne un aspect théâtrale à cette rue. Le montage est bien rythmé. La reconstitution est un poil trop propre mais reste effective.
Bref, ça se regarde.