Scarecrows démarre bien avec sa promesse de confronter des braqueurs militaires à une menace surnaturelle dont la nature est dans le titre du film. Mais bien vite, le caractère fauché de la prod se rappelle à nous et confronte les nobles intentions du réalisateur à ses limites budgétaires : prévoyez de l'étirage de scènes de marche, une multitude de plans similaires d'épouvantails et des raccords de scènes de nuit pas toujours exposées de la même manière. Sans compter les tropes habituels de ce genre de série B, avec des comportements insensés des personnages.
Une fois ces défauts relevés, on peut reconnaitre à William Wesley de réussir parfois à distiller une ambiance de poésie macabre, avec ses épouvantails fixes (comme actifs) qui hantent inexorablement le film, sans explication précise de la nature de la menace. L'obsession mortifère des personnages pour leur magot donne également lieu à des moments sympas, comme l'extraction des dollars ensanglantés du corps meurtri d'un militaire. Enfin, quelques plans gores marquants confirment la sincérité du réalisateur. A chacun de voir si cela compense les sérieuses limites de ce Scarecrows.
Vu sur le BR du Chat qui fume, qualité vidéo et audio plutôt propre pour un film de cet acabit. Présence étonnante d'une VF alors qu'il est dit que Scarecrows était inédit par chez nous. En bonus, une intervention de Damien Granger qui survend un peu le bouzin mais met en lumière le point de départ qu'il fut pour plusieurs de ses protagonistes. On y apprend que le film s'est fait sur l'impulsion de Ted Vernon, un concessionnaire de voitures d'occasion qui rêvait d'être une movie star (ça se voit à l'écran, avec sa grosse pétoire et son cigare), avec une distribution par Manson International, déjà responsable de mon chouchou ROTOR.