Des Cubains virés par le régime de Fidel Castro débarquent en Amérique et deviennent des barons du crime. Sur le papier Scarface n’était pas un film pour moi (qui ne suis pas très friand des films de gangsters, et dans une plus large mesure des films trop violents), mais comme dans le Parain, je me suis fait avoir et j’ai beaucoup aimé. Aussi, je ne me suis pas ennuyé une seule seconde en dépit de ces 2h50 de film.
Très réussis, l’intrigue tombe rarement dans des facilités, l’ambiance esthétique de l’œuvre, à l’aura bling-bling est très étonnante, les personnages sont satisfaisants, avec une définition dans l’horreur vertigineuse, l’excessif Tony Montana pense vivre une ascension de pouvoir alors que le public se rend compte rapidement qu’il s’agit d’une descente en enfer, la bande-son est sublime.
Le film est excessivement violent, la scène de la tronçonneuse a failli me faire dégueuler, et je vous jure que je n’exagère pas. Je me suis sentie très mal à ce moment du film, jusqu’à me demander si j’allais vraiment visionner ça. Le résultat est si réaliste, et le fait que le public doive davantage deviner l’action, qui n’est pas filmé de manière directe, ajoute à l’horreur.
Quelques éléments de la scène finale m’ont laissé un peu perplexe, mais je n’en parlerais pas pour ne pas spoiler. Je dirais simplement que je trouve la fusillade est un peu exagéré.
Je n'ai pas aimé le langage fleuri de Tony, même si bien sûr il s'agit d'une caractéristique à part entière du personnage. Peut-être que les auteurs auraient pu nous épargner quelques-unes de ses grossièretés, qui à la longue, deviennent presque parodiques, des artifices qui décrédibiliseraient presque l'intelligence du scénario et qui n'ont pour sens que de surexciter un public d'ado.
Al Pacino est un incroyable acteur. Je n’ai pas aimé sa doublure française qui en fait des caisses (avec un accent légèrement comique). Aussi, je l’ai préféré dans le premier volet du Parrain, même s’il s’avère également excellent dans Scarface. Les rôles féminins sont ceux qui ont vraiment accroché mon attention. Michelle Pfeiffer est magnifique dans cette attitude de junkie nonchalante, subissant une vie de paillette qui ne fait rêver que dans les contours. Mary Elizabeth Mastrantonio est surprenante. Elle joue la sœur de Tony, et sa grande scène m’a scotché.
Clairement, Scarface fait honneur à sa réputation. J’ai l’impression qu’il est une sorte de pierre angulaire dans le cinéma américain, un trait d’union entre les films de gangsters des années 70, et les œuvres plus franches en action des années 80, avec tout ce que cela importe comme ajouts discutables (violence exacerbée, vulgarité...), et de bonus (plus d'actions, un rythme plus rapide...).
Pour le coup, j’ai trouvé le film captivant.