Dans Scarlet Diva, les images, très (trop ?) expressives, se suffisent à elles-mêmes : violentes, troubles et hallucinogènes - comme le personnage d'Anna Baptista, alter ego cathartique d'Asia Argento.
Les dialogues, pauvres et mal interprétés, semblent presque inutiles et polluent des passages qui auraient, d'après moi, mérité qu'on s'en imprègne davantage.
Des scènes plus intenses sont révélées par la musique et par le jeu remarquable d'Argento (actrice et réalisatrice du film) :
-la scène du concert (la rencontre),
-celle de la salle de bain (féministe et entière comme peut l'être l'actrice)
-la scène finale, chute libératrice.
Toutefois, l'alternance entre les séquences criardes et obscènes et les autres plus intenses permet d'amplifier l'absurdité de cette romance entre l'actrice et l'homme qu'elle aime.
La réalisatrice fait la satire d'une starlette, femme enfant naïve et vulgaire qui rêve du grand amour. Blessée dans sa prime jeunesse, elle exprime son mal-être en multipliant les dérapages et en s'attachant à un inconnu qu'elle croit aimer.
Peu à peu, l'actrice prend conscience de la réalité du monde et de son statut de femme (et de mère). La chute finale, c'est pour mieux se relever. Vivre enfin. Ne plus fantasmer.
Dans son premier film, Asia Argento donne tout, à l'extrême. Elle a creusé au plus profond et a éparpillé des petits morceaux d'elle, un peu maladroitement. Ici, le prénom de "Anna", sa sœur décédée, et là, une mère actrice, castratrice, Daria Nicolodi qui joue son propre rôle.
Une oeuvre autobiographique romantique et crue. Trash et barrée.
Sincère et touchante.
"Scarlet Diva" mériterait peut-être un revisionnage avec pour seules paroles les chansons de John Hughes tirées de sa Bande Originale.