On connait peu André Øvredal, réalisateur norvégien, installé aux USA depuis ses jeunes années. On lui doit néanmoins le crispant The Jane Doe Identity (2016), qui à défaut de marquer son époque, avait su se montrer particulièrement efficace. On en attendait donc autant de son petit dernier: Scary Stories to Tell in the Dark...
Prenant place en 1969, le film démarre un soir d'Halloween, dans une petite ville de Pennsylvanie. Trois adolescents du coin et un mexicain qu'ils viennent de rencontrer dans un drive-in (!) visitent une maison abandonnée, ayant autrefois appartenu à une famille de riches industriels.
Alors que la moitié de la bande a entrepris une joyeuse partie de cache-cache (bah oui, c'est évidemment ce que n'importe quelle personne visitant une vieille bâtisse lugubre au milieu de la nuit ferait...), l'autre découvre un passage secret (environ 2 minutes après être entrée dans les lieux, belle performance). Ce dernier, les mène au sous-sol, à ce qui servait de chambre à une personne manifestement captive, qui n'avait d'autre occupation que de consigner tout un tas de choses dans des grimoires.
Evidemment, avant de quitter les lieux, l'un des membres de la troupe se dit que ce serait quand-même con de partir sans un souvenir et décide ainsi d'embarquer un des vieux recueils découverts dans cette sombre cave. Vous l'aurez compris, c'est là que les ennuis (et surtout le nôtre) commencent.
Dès le début du film, on ne peut s'empêcher de penser que le film va surfer sur le gros revival des films "ados vs monstres "qui cartonnaient dans les 80's. Les premiers échanges entre nos jeunes gens, qui conversent chacun depuis leur chambre, à travers un talkie walkie (bah ouai, pas de portables à l'époque, alors il faut bien trouver un subterfuge) rappellent immanquablement Strangers Things, It & co.
Qu'à cela ne tienne, on ne va pas enterrer le film si vite...sauf que...et bien disons que Scary Stories ne nous aide pas vraiment non plus.
Les héros déjà...on en a franchement rien à foutre de ce qui pourrait leur arriver, tant le charisme leur fait défaut. Chacun d'entre eux va devoir faire face à ses peurs d'enfance (notez l'originalité!) mais on comprend bien vite qui va s'en sortir et qui va "passer à la casserole". Niveau surprises et imprévus, ça restera le "calme plat".
Difficile également de pardonner les incohérences de l'histoire et plus encore, toute une foule de petits détails "concons" qui mettent à mal la crédibilité du film.
Tout n'était pourtant pas à jeter. Au-delà de quelques jump scares plutôt réussis et deux ou trois scènes parvenant à instaurer un peu de tension, le scénario comportait quelques bonnes idées. De même, on sent parfois l'envie d'inscrire l'histoire dans son contexte (1969, la guerre du Vietnam, l'élection de Nixon...). Mais dans l'ensemble, ces quelques bonnes intentions ne sont pas assez développées et pèsent trop peu dans le résultat final.
Scary Stories to Tell in the Dark restera donc un énième teen movie d'épouvante, qui en plus de mal porter son titre, aura très vite fait d'être oublié.
Au jeu des malédictions qui poursuivent implacablement leurs victimes, It Follows, pour prendre un contre-exemple, parvenait à instaurer une tension de tous les instants, tout en proposant des situations originales et une esthétique ultra soignée. Même la pourtant assez décriée série des Destination Finale était bien plus efficace.
En comparaison, difficile de trouver dans Scary Stories quoique ce soit qui le sorte vraiment du lot et à l'évidence, le film ne convainc quasiment dans aucun domaine.
Il pourrait néanmoins trouver grâce aux yeux des moins exigeants (et/ou des plus froussards), pourquoi pas à l'occasion d'une certaine soirée du 31 octobre par exemple.
En attendant, on ne peut qu'être déçu qu'André Øvredal n'ait pas su confirmer la bonne impression laissée par son film précédent. A charge de revanche.