School on Fire résonne comme la parfaite synthèse des deux films précédents de Ringo Lam, l'action restant concentrée au sein de l'école, mais en étant également décentrée, jusqu'aux rues et bars à la rencontre des gangs avoisinants. Si le film impacte autant, c'est bien parce qu'il confronte tous les points de vue. De celui du père préoccupé par le sort de sa fille, au professeur essayant d'assurer le peu d'éducation restante, jusqu'au quotidien malmené des jeunes filles et garçons, le cinéaste déconstruit chaque groupe pour en laisser une impression consternante d'inévitabilité.
A la manière de Prison on Fire, la figure héroïque sombre dans la folie pure, destructrice, n'ayant aucun moyen de soulever le danger omniprésent qui contamine la société. La différence reste qu'il ne s'agit plus seulement d'une institution qui est corrompue, mais la société toute entière, où la police est forcée de laisser en liberté les criminels. C'est un long-métrage empreint d'une grande sincérité, le cri évoquant toujours aussi bien, le désespoir comme l'amour d'une fille criant pour la vie de son père.