A ma longue to-do-list, je peux désormais cocher l'option "Voir un film de RIngo Lam" et pas n'importe lequel puisqu'il s'agit de School on Fire dont la réputation n'est plus à faire chez les amateurs patentés de films chinois bien nerveux où ça part dans tous les sens. D'ailleurs, j'en profiterai pour demander pourquoi, par tous les diables, il ne semble y avoir aucune version sous-titrée français ? Je pense encore à la déclaration du président de la SACEM (je n'ai toujours pas trouvé l'utilité de cette institution) qui disait que l'offre légale était suffisante. Ah ! Bon, si il le dit, c'est que c'est vrai ! Sauf que quand tu creuses, le ramassis de c**neries dites se précise. Et donc c'est en VOSTA qu'il faudra se contenter du film. Pour ceux qui ne gèreraient pas la langue de Shakespeare, ça sera un autre métrage sur lequel il faudra faire l'impasse.
Mais même pour les plus doués, tout va très vite et j'ose espérer que la version intégrale disponible sur Youtube ne soit pas l'originale car la rapidité du sous-titrage en ferait pâlir un Concorde. Et c'est bien là le principal problème (qui n'en est pas un au regard de la réalisation), ce manque de compréhension de certains dialogues où il ne vous est parfois même pas octroyé une seconde complète pour lire. Bien sûr, l'histoire n'est pas compliquée à suivre mais faudra avouer que c'est toujours frustrant.
Que soit, dans School on Fire, ça se tabasse sans pour autant avoir un niveau de profondeur égal à celui de la philosophie d'une moule. Le scénario ratisse large entre le manque d'éthique de la police et l'emprise toute puissante des triades qui freine les décisions judiciaires, entraînant de facto des sentences injustes pour les victimes. Et le nombre de pays gangrénés par la corruption et le manque de rigueur morale est astronomique. Plus encore, c'est un triste portrait de la jeunesse qui nous est décrit. Le désespoir de jeunes qui les poussent dans les bras du banditisme, simplement parfois pour l'adrénaline, l'isolement social, la perte de repères, leur révolte contre l'ordre établi. Il y a un doux parfum d'anarchisme qui règne dans le milieu scolaire et au milieu un prof impuissant qui doit endurer les brimades frappant ses élèves ou même sa propre personne. La démission du milieu enseignant fermant les yeux sur des sujets jugés tabous (le harcèlement scolaire en l'occurrence et c'est le cas même chez nous) est une amère réalité.
Et comme je le disais avant, les règlements de compte souvent très violents avec armes blanches de circonstance répondront présent, même si l'on aurait aimé qu'ils soient plus conséquents. Et clairement, ça vole dans tous les sens dans des chorégraphies filmées de main de maître. La scène de l'étudiant renversé par une camionnette, on ne pouvait pas mieux disposer la caméra. Sans compter que les 20 dernières minutes ne seront pas loin de l'anthologie, notre prof adoré se transformant en justicier vengeur hystérique digne d'une prestation de Anthony Wong.
On espère qu'un jour les distributeurs s'intéresseront à ce School on Fire.