Lothar Schramm est chauffeur de taxi le jour et tueur en série dégénéré la nuit. Le jour, il entretien une relation amicale avec sa voisine prostituée tandis que la nuit, il s’adonne à toutes sortes de pulsions autodestructrices. Petit à petit, Lothar perd pied, ne faisant plus aucune distinction entre rêve et réalité.
Jörg Buttgereit, le cinéaste allemand qui s’est fait un nom dans le milieu du cinéma underground hardcore avec Nekromantik 1 (1987) & 2 (1991), a poursuivit dans son délire cradingue avec Schramm (1993), un moyen-métrage de 65min.
Ce voyage dans la psyché d’un psychopathe nous laisse un peu dubitatif. On appréciera le côté body horror période David Cronenberg, avec
ce vagin pourvu de dents et le crane de Lothar qui laisse apparaître son cerveau.
Mais pour ce qui est du reste, le cinéaste reste égal à lui-même, malgré une mise en scène assez travaillée et artistique, il aime choquer son public avec les images cradingues de son antihéros
(la plaie béante de sa jambe amputée, on le voit avoir un coït avec une poupée gonflable (ou du moins, uniquement le tronc de la poupée, histoire de la déshumaniser davantage), se faire arracher son globe oculaire à l’aide d’un scalpel (serait-ce un clin d'oeil à Un chien andalou (1929) ?), se clouer le prépuce …).
Entre la misère sexuelle, la solitude et les hallucinations du personnage central, le réalisateur tente d’y mêler une certaine poésie dans ses atrocités. A réserver à un public d’initiés…
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