Scooby doo est une œuvre phare dans l'histoire de l'animation. Déjà parce que c'est l'une des seuls franchises qui a survécu depuis les années 70 et à rester attractif auprès du jeune public, mais aussi et surtout parce que c'est une œuvre qui a su imposer des codes et un univers inédit pour le jeune public que peu vont reprendre. Et pour survivre, une oeuvre doit s'adapter. S'adapter à son époque, s'adapter aux nouvelles technologies, s'adapter artistiquement,... le temps impose un certain nombre de contrainte, mais ces contraintes servent avant tout à entretenir une œuvre afin que la magie ce celle-ci puisse rayonner sur plusieurs années. Du coup voir qu'un nouveau film Scooby Doo en film d'animation arrive à atteindre nos salles après une centaine de film Scooby Doo sortis en direct to vidéo, voire en direct to youtube, cela pouvait intriguer.
Déjà on peut remarquer une réalisation impeccable. L'animation est dingue, c'est énergique, beaucoup de belles couleurs, on a plusieurs scènes qui fait voyager dans les ambiances et dans les décors (sans trop spoiler je peux mentionner une scène dans un parc d'attraction qui est très intéressant et qui fonctionne. Niveau réalisation on sait ce qu'on fait. Par contre niveau design des personnage c'est en dent de scie. Les personnages principaux comme l'antagoniste avec ses robots, ScoobyDoo, Samy, Capitaine Falcon, ou encore le chien de Capitaine Falcon fonctionnent, mais alors le reste comme Verra, Daphné, Fred, la coéquipière de Capitaine Falcon, et les personnages figurants c'est la pauvreté du tiers monde. Ils ont conçu un design pour épouser le design de Samy et ScoobyDoo et l'ont imposer au reste des personnages. Ce qui fait qu'à part être crée par le film en ayant un design propre à lui même comme par exemple un héros masqué ou carrément un chien, tu es quasi sur que le code graphique ne va pas marcher car cela utilise des codes adaptés que pour deux personnages, pas 10 000. Enfin niveau musique c'est parfois un peu pauvre avec notamment une musique sentimentale qui revient trop de fois et qui doit (je pense) faire toutes les scènes tristes ou émouvante du film, et ça se voit. Mais l'entièreté de la réussite du film doit se repose sur l'écriture car c'est là que l'on voit si les réalisateurs ont entretenu (ou non) l'essence même de ScoobyDoo et si le film arrive à fonctionner. Et c'est pas possible.
Qu'on soit bien d'accord, je juge le film en tant que film, et non en tant qu'adaptation. Il est normal qu'un film prenne des libertés avec la saga qu'elle adapte. Cependant si cela vient à l'encontre de la logique universelle, ça ne marche pas. Pour résumer mon état de pensé avant le film, j'ai vu des bandes annonces avec des vannes à tout va, des références à Netflix, et face à tout ça j'étais défaitiste parce que j'avais l'impression que le film est allé trop loin dans le délire de modernisé la licence comme beaucoup de films sont allés trop loin pour moderniser à leur manière d'autres licences qui sont mortes par la suite, ce sentiment me créait un blocage, et en voyant le film mes craintes se sont confirmés en voyant le film, ils sont allés beaucoup trop loin. On peut apprécier des originalités avec des hommages parfois forcés à des séries des années 70 qui sont apparus à la même période que ScoobyDoo, et même si ces hommages sont parfois fait avec de gros sabots, on est content d'avoir des hommages aux fous du volants, aux Pierrafeu, à Captain Caverne,... On sent comme une envi de ne pas oublier les racines et l'origine même de ScoobyDoo en rappelant le contexte d'apparition de ScoobyDoo, et ça peut toucher à certains moments. Le soucis c'est quand ils maitrisent mal leurs hommages et quand parfois ils loupent des occasions.
Pour ceux qui ont vu le film, on sait que le grand méchant de l'histoire est Satanas qui veut retrouver son coéquipier Diabolo avec qui il faisait la course des fous du volants. Et là où le film a commencé avec des vannes sur netflix et Twitter avec le personnage de Capitaine Falcon dont on reviendra après mais qui est un désastre de bout en bout, voir Satanas comme "seul" hommage à la période des années 70 pouvait avoir un propos sur le fait de vouloir de la nouveauté et négliger le passé. Et lorsque Satanas parlait de rappeler son acolyte, il est affreusement dommage de ne pas garder l'identité de l'acolyte secret kit à faire des frayeur en sous entendant qu'il a eut un acolyte mais qu'il était nul, et ainsi entrevoir un méchant complètement englouti par les nouvelles technologies dont ces robots de l'enfer, pour au final montrer que non, c'est bien Diabolo. Dommage
Et là où les hommages sont beaux même s'ils pouvaient apporter plus au scénario, le film accumule à côté des références et des vannes actuels qui sont parfois de très mauvais goût. On a quand même une scène où Samy et Scooby chantent Shallow du film A Star Is Born où Samy fait Lady gaga, et Scooby jour Bradley Cooper en voulant être jeune et cool auprès d'un présentateur d'une émission de jeune talent. Mais le problème c'est qu'ils n'assument pas pleinement leurs vannes, on a l'impression que le film prend tout de haut à vouloir être subversif et cool rien qu'en citant des marques connus ou en cassant le 4e mur afin de se moquer de scènes récurrentes dans les films, mais qu'à aucun moment il assume leurs vannes ou leurs choix. Ce qui fait que t'as des scènes où les vannes sont pathos, oui, mais qu'elles deviennent VRAIMENT nul parce que le film ne fait rien pour mettre ces vannes en avant, que ce soit dans le rythme ou dans la mise en scène. On a la fameuse vanne de Netflix que l'on a dans les bandes annonces qui est rushé en à peine quelques secondes, on a plusieurs vannes sur le faite que Capitaine Falcon suits les conseils de ses followers sur Twitter mais à aucun moment ça ne fait rire parce qu'à aucun moment le film te montre que c'est drôle alors que c'est dramatiquement juste et que PEU ÊTRE que pour certain cela peut être drôle. Et tout ceci est renforcé quand tout le film est ponctué d'allé retour entre des moments où le film essaye d'être jeune, des scènes de profondes niaiserie avec une écriture pathos et ridicule (il y a notamment une scène ultra mal venu entre le Fred Verra Daphné et la gérante d'un Bowling qui vient après une avalanche de vanne pop culture jeune), et des moments où le film prend de haut tout ça et adopte un propos proche d'un boomer Facebook. Mais le plus gros soucis du film qui fait que ce film ne passe pas reste quand même son écriture et son propos de fond qui n'a aucun sens. A première vu le propos de fond c'est "l'amitié est plus fort que tout" et mes couilles sur le tableau de bord, mais le film n'arrive même pas tant à ça. A vouloir mélanger les propos de fond sur l'amitié mais aussi sur la difficulté de voir une œuvre évoluer et d'avancer, le film se prend les pieds dans le tapis à vouloir trop confondre les deux propos. Sans parler du résultat final, on ne peut pas dire que Scooby! sait raconter une histoire. Dès la première scène avec Samy jeune, on a une voix dans une radio qui te dis tout le sous texte à prendre le spectateur pour un débile qui ne sait pas réfléchir par soit même. Et cela n'est que le début, la suite est encore plus folklorique.
Avec la scène où l'on voit Jamy en grand adorateur de Capitaine Falcon, on nous introduit le propos sur ces œuvres qui nous a fait grandir et qui vont évoluer tout le long du film. Sauf que dans le cas présent, le capitaine Falcon est mort, on aurait pu croire que c'était un fusil de tchekhov pour nous montrer qu'au final le grand méchant c'était l'ancien Falcon, chose qui montrant l'image de l'idole déchu qui n'a pas su s'adapter au monde actuel, mais en faite non, c'est juste pour montrer que le fils à Falcon est un sacré boloss.
Plus sérieusement je comprend ce choix car cela fait une métaphore du film qui essaye de succéder à la saga ScoobyDoo, enfant d'un héros ayant fait rêvé des générations qui aujourd'hui doit s'adapter et évoluer pour un nouveau public. Mais à travers ce personnage on voit comment le film prend la saga ScoobyDoo, à savoir avec le minimum syndical, par dessus la jambe. On ne cherche plus à comprendre quels sont les valeurs de Capitaine Falcon, on a le costume, donc on a les capacités d'y arriver, et à la fin le public sera toujours satisfait car on renvoi une image cool et branché avec des ballons et de la musique électro (chose mis tel quel à la fin du film)... mais où se trouve la beauté originel de ScoobyDoo ? Le film reprend quasiment rien de la série originel. Rien que la fin avec le coup des masques, choses rendu mythique par la franchise ScoobyDoo et gag incontournable, la chose est expédié en quelques secondes et sans aucun suspense car au final on savait que c'était Satanas car c'était Satanas et il n'y avait aucune raison de douter que c'était pas Satanas. On aurait pu avoir un super méchant avec l'ancien Falcon comme méchant, ou encore mieux, une créature (incarné par l'ancien falcon) qui chercherait à déjouer les plans de deux personnages faussement gentil, et ces deux personnages seraient Satanas et Diabolo. Cela aurait été parfaitement dans le thème, mais non, même pas, on a un gag fainéant et sans logique. Les courses poursuites sont quasi inexistantes. On a bien quelques hommages à certaines courses poursuites de la série originel, mais cela ne dure que quelques secondes et ce n'est même pas drôle. On avait quand même une bonne vanne qui renouvelais le départ de la course où tout le monde part en étoile, lors de la scène de la fête foraine fantôme où le chien cyborg dit d'être courageux et que Capitaine Falcon dit de courir, mais même ça c'est pas exploiter pour une séquence de course.
Mais pour en revenir au scénario qui ne marche pas, le film aligne tous les poncifs de film pour enfant (qu'il se moque comme un gros hypocrite durant tout le film) mais ne comprend pas les codes pour les utiliser et les rendre crédible parce qu'il cherche à s'éloigner de ça. Si tu cherches à t'éloigner des clichés, n'essaye pas d'en utiliser. Le coup où Samy et Scooby se dispute parce que "Samy est jaloux" alors que le problème est qu'il n'accepte pas de mettre son amitié avec ScoobyDoo en danger à cause d'un super héro discount qui fait fouarer toutes les missions à cause de son addiction à Twitter non remis en cause dans le film. On a le cliché de la mascotte qui fait son retour avec ce putain de robot à tête aspirateur qui me fais désespéré, et la morale de l'histoire est inexistante. Sans déconner, venez me dire ce que raconte le film. Le deuil de faire ses adieux à une œuvre que l'on a aimé toute notre enfance ? Que dale. Le seul instant qui pouvait symboliser ça était le sacrifice de Samy, mais à coup de pirouette scénaristique on réussit à retrouver Samy. La force de l'amitié vaincra tout ? Non plus car de tout le film les plus utiles ont été le chien cyborg et le vaisseau de capitaine Falcon avec tous les gadgets de Capitaine Falcon qu'il avait déjà dès la première fois qu'on l'a rencontré. Est ce que c'est une morale sur entretenir ce qui nous fait ? Non plus vu qu'à la fin ils changent la Mystery Machine et ont massacré la quasi totalité des codes faisant la beauté de ScoobyDoo. Un propos sur l'avancé vers l'avenir et tiré un trait sur les choses comme suggéré au début du film avec le repas ponctué de cette interprétation gênante et inutile de Shallow de Lady Gaga ET EN PLUS ils continuent la chasse aux mystères... Si quelqu'un a une VRAI réponse qu'il n'hésite pas, personnellement je ne vois pas.
C'est un film qui n'apprend rien, qui n'a pas l'envi de créer ni même entretenir l'image d'une saga mythique, juste faire du profit sur un succès populaire vieux de 50 ans maintenant, en diffusant un message nauséabond sur la façon de faire évoluer une œuvre consistant à ne prendre que l'emballage et à ne faire les choses qu'en surface. Il faut avant tout penser à entretenir l’œuvre avant de penser à changer des choses, mais les réalisateurs ne l'ont pas compris.
6,5/20
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