Si ma jeunesse a été bercée par la programmation du Club Dorothée, je me souviens ne jamais avoir rechigné devant un épisode des grandes enquêtes de Scooby Doo et, plus généralement, des séries Hanna - Barbera.
Qui se souvient, d'ailleurs, de l'émission qui présentait, sur le service public, l'ensemble de cette production, Hanna - Barbera Dingue Dong, animée par Luq Hamet ?
Tout cela pour te dire, cher(e) abonné(e), que je suis vieux, oui, et que je dois surtout faire partie de la dernière génération à ne pas trouver ringards ces dessins animés formant, eux aussi, une partie de ma culture.
Aujourd'hui, donc, j'étais curieux de voir ce que pourrait donner ce Scooby !. Et ce qu'il restait de mes souvenirs vaporeux des plaisirs menus de mon enfance enfuie.
Hé bien, pas grand chose à vrai dire. Car Scooby ! a tout de l'allure d'un reboot envisagé pour coller à l'air du temps, ainsi qu'aux exigences du jeune public à qui on ne la fait déjà plus.
L'univers est donc rond et coloré. D'accord. En animation 3D ensuite. Pas de problème majeur de ce côté, même si Scooby ! s'inscrit dans la moyenne d'un genre devenu ultra concurrentiel depuis que chaque studio court après l'ombre des succès du début de l'ère Pixar. L'esthétique est donc plutôt convaincante, tandis que le début de l'aventure narre la première rencontre et l'amitié du duo Sammy / Scooby, puis la formation du gang, le temps d'un mini mystère assez fidèle à la série d'origine.
Sauf que plus le film avance, plus il est influencé par son époque et l'ensemble des tics ciné à succès. Car Scooby ! se montre plus comme la phase 1 d'un univers partagé aux allures de gang bang forcé des productions Hanna - Barbera que comme un nouveau film du Scooby Gang. Comme si ce dernier n'avait pas assez de sève pour nourrir son propre monde.
L'entreprise revêt ainsi des allures d'auberge espagnole assez décevantes au vu de l'absence de cohérence d'un truc où se côtoient à l'envi Blue Falcon, Satanas et Diabolo ou le Capitaine Caverne.
Et puis, quitte à singer la formule Marvel, autant se foutre du personnage le représentant, histoire de dire que l'on n'est pas dupe de la superficialité du thème. Et surtout histoire de coller à la pensée simpliste prédominante de la sphère cinéphile.
S'il est sûr que le film saura divertir sans effort celui auquel il s'adresse, il est bien dommage qu'il cède à de telles facilités et paresses mercantiles en agitant des personnages bien connus que l'on a tant aimé. Tout comme il est dommage que le film, en toute conscience, choisit de perdre totalement de vue l'essence primordiale de Scooby Doo : sa naïveté bienveillante, ses enquêtes gentiment surnaturelles et, surtout, le plaisir de découvrir le coupable sous son masque, scène immuable de la série.
Scooby ! se souvient de cette dernière marotte dans un sursaut, dans un épilogue qui ne sert à rien puisque l'on connaît depuis belle lurette le coupable. Dans un faux twist qui ne sert qu'à rappeler que le film est cool car il modélise un crétin de la téléréalité à crochet américaine au sourire ultra bright.
Scooby ! est consommable, sans plus. Pas sûr par contre qu'une exploitation en salle s'imposait pourtant. Si on retrouve bien le plaisir de voir un grand dadais peureux et un gros chien idiot à l'écran, pas sûr que le reste rappelle les vestiges de l'enfance dorée de notre génération.
Je suis peut être trop vieux, après tout.
Behind_Quelqu'un ne l'a-t-il jamais dressé ?_the_Mask.