Parmi les films qui nous ont chauffé à mort avant leur sortie, il y avait The Expendables mais aussi Scott Pilgrim vs The World. Le premier tapait dans le revival des films d'actions à la sauce eighties, quand au second il tapait lui en revanche dans l'insertion de codes de jeux-vidéo old-school dans l'univers réel. Descriptions façon RPG (role playing game) sous les personnages au moment de leur apparition, powerups et vies supplémentaires à ramasser, compteurs de combos apparaissants à l'écran, bref une sorte de film/jeu-vidéo complètement fou mais incroyablement original.
Scott (Michael Cera) est un jeune homme, leader d'un groupe de rock et sortant avec une lycéene, Knives (Ellen Wong). Tout ira pour le mieux jusqu'à ce qu'il rencontre Ramona (Mary Elizabeth Winstead), pour laquelle il aura un coup de foudre immédiat. Malheureusement ce qu'il ne sait pas, c'est qu'elle possède sept « maléfiques ex », que Scott devra affronter dans des duels à mort s'il veut pouvoir sortir avec elle. Pas très courageux dans sa vie privée, il cachera à Knives sa relation avec Ramona, ce dont elle finira par se rendre compte et la mettra dans une rage folle.
Rarement on aura vu un essai de ce genre, car mélanger l'univers du jeu-vidéo au cinéma n'est pas chose aisée, et risque d'en rebuter plus d'un, car même si le film se révèle très drôle, nombreuses sont les personnes ayant encore des a priori vis-à-vis des jeux-vidéo.
Le film, même s'il possède une narration ordinaire et facile à comprendre, se voit rajouter une autre couche, à savoir un système de progression sorti des jeux-vidéo, reprenant le concept de niveaux et boss pour pouvoir continuer l'aventure, de même que l'utilisation d'une vie après une défaite. Dédié aux geeks, le film ne se veut pas non plus élitiste, et permet grâce à son système visuel très intuitif de permettre à un individu lambda d'en décrypter facilement les codes, tout comme le ferait une Nintendo DS ou Wii. Edgar Wright, le réalisateur, réussit également à habillement mélanger plusieurs générations de jeux-vidéo, faisant apparaître des icônes pixelisées à la Mario ainsi que des achievements façon xbox 360, réussissant de cette façon à combler un large panel de joueurs. On saluera aussi l'idée de faire exploser les adversaires sous formes de pièces de monnaies à ramasser, encore une fois à la manière d'un jeu-vidéo, et ceci permettant également de faire un film sans effusions de sang.
Au-delà de l'aspect jeu-vidéo le film plaira également pour son action frénétique, enchaînant joyeusement les combats épiques de kung-fu ou de sabres, et ce dans une mise-en-scène allant plus loin que n'importe quel autre film est allé. Edgar Wright, qui avait déjà réalisé Shaun of the dead et Hot Fuzz, montre encore une fois son talent d'humoriste, nous faisant rire du début jusqu'à la fin du film.
Mention spéciale pour les différents adversaires, tous plus drôles les uns que les autres, en particulier Chris Evans, Brandon Routh et Jason Schwartzman.