Un chick movie pour mecs ?
Bon, alors j'ai un point de départ un peu délicat, qui est d'avoir mis 10 à la BD.
Autant dire que le barème qui englobe un film Scott Pilgrim réalisé par KIKOO SHAUN OF THE DEAD ET HOT FUZZ SUR MON CV est en théorie assez haut de base.
Mais j'avais tellement peur d'être déçu que dans ma tête je me voyais déjà lui coller un 7 avec une critique à la con du genre "Moui moui, l'effort est louable, mais Wright n'a pas réussi à capter l'essence même du comics et n'a rien fait de mieux qu'effleurer du bout de la caméra la profondeur et la puissance évocatrice qu'offrait l'oeuvre de Bryan O'Malley"
Et entre nous, ça m'aurait fait chier de devoir écrire ça.
Ce qui tombe plutôt bien, c'est que je n'aurai pas à le faire puisque le film est tout bonnement EX-TRA-OR-DI-NAIRE.
Énorme bonbon pop qu'on laisse sur la langue pour qu'il pique encore plus longtemps, Scott Pilgrim est pour Edgar Wright la possibilité de se lâcher à 100%, que ce soit en termes d'images, d'idées de mise en scène, de couleurs et j'en passe. Bien évidemment, parler de la moindre trouvaille visuelle du titre serait un spoil en soi mais sachez juste que le film offrira une référence geek / idée géniale / claque dans la gueule environ toutes les deux minutes.
Ce qu'il perd en approfondissement des personnages et en émotion (difficile d'installer autant d'empathie pour les héros en 2h qu'en 6 tomes), Scott Pilgrim le regagne avec... avec tout ce qui n'est pas dans le bouquin, en fait.
Que ce soit le casting PAR-FAIT (tout le monde est spot-on, même Wallace qui ne m'avait pas convaincu dans les trailers, impressionnant), la musique qui envoie, la mise en scène super speed (trop hystérique parfois, peut-être ?), le jeu des acteurs (Oh les haters ? Cera est fantastique) ou la fin alternative par rapport à la BD, il n'y a rien à redire.
Le seul défaut que pourrait avoir ce film serait d'avoir encore plus resserré la niche à laquelle s'adressait le comics.
Quand O'Malley s'adressait aux pré-adultes d'aujourd'hui ayant vécu leur adolescence dans les 00's, on dirait que Wright vise encore plus précis, au risque de perdre du monde au passage.
C'est d'ailleurs ce qui a l'air d'arriver, vu les tristes chiffres du film en exploitation américaine et anglaise, par exemple. C'est d'autant plus con qu'il mérite vraiment d'être vu, même si je ne sais pas encore si un spectateur vierge de la BD originale n'y serait pas complètement perdu.
Enfin bon, on s'en fout de tout ça, tu va me mater ce film et fissa, histoire de filer un peu de fric au père Wright, qui a tout donné pour que tu aies au moins 12 orgasmes en 2h. Alors pas de BlurayRip lolol, s'il te plaît.
PS : Mary Elizabeth, je veux une Ramona comme toi <3