Et encore un autre qui était attendu au tournant. Scott Pilgrim vs. The World est l'adaptation cinématographique du comic éponyme, qui a connu et continue de connaitre un succès d'estime outre-Altantique. Ayant reçu un accueil plutôt timide, le métrage a été distribué en DVD aux États-Unis avant même de sortir dans les salles françaises, un comble pour un film dont le coeur de cible reste la communauté geek.
Réalisé par Edgar Wright (Hot Fuzz, Shaun of the Dead), le film est un pure produit condensé des années 90. Du logo Universal remixé à la sauce 8-bits au 1UP qui permet au héros de revenir à la vie, les références à la culture jeux vidéo ponctuent le film, offrant des sourires aux amateurs. Jusque dans la mécanique-même du scénario — une succession de boss — tout dans Scott Pilgrim respire le ludique. Pouvant laisser quelques hermétiques sur le carreau, le parti-pris du film se ressent également dans la réalisation, soignée, qui sans complexe incruste onomatopées et traits de mouvement flashy à l'écran.
Ne nous étonnons pas alors que l'histoire du film tienne en quelques lignes que l'on pourrait croire sorti d'un cadavre exquis : ici, pas de princesse emprisonnée dans le prochain château, mais Scott devra combattre les anciens petits amis maléfiques de sa nouvelle dulcinée afin de pouvoir ensuite se la couler douce avec elle. WTF, me direz-vous. Et pourtant, ce postulat loufoque est assumé sans retenue ni état d'âme et donne au film un de ces atouts les plus évidents, une mosaïque de bad boys hauts en couleurs, qui à chaque apparition donnerai presque envie de sortir la NES du placard. Et fort heureusement, en personnage principal, Michael Cera ne gâche rien au spectacle, et assure en jeune rocker débutant devenu amoureux transi. On suit donc les péripéties de Scott et de sa bande avec entrain, se réjouissant scène après scène de son level up jusqu'au tableau final, happy ending de circonstance.
Mettez de côté le cinéphile qui est en vous, allumez le joueur. Voilà la clé de voute pour apprécier au mieux le film. Scott Pilgrim, c'est, peut-être, plus fort que toi.